lundi 15 octobre 2012

La crypte Saint-Aignan

     

   Retournons une fois encore vers la Collégiale Saint-Aignan qui présente en ses murs tous les stigmates mêlés de l'histoire de la ville depuis le siège d'Attila (en 451) ! Ravagée par les crues du fleuve, démolie volontairement et reconstruite on ne sait combien de fois, pillée par les Normands, incendiée en 989, ravagée lors de la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion, etc.

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      Ce qui nous intéresse ici, aujourd'hui, c'est un trésor caché que la Collégiale recèle en son sol. Une crypte ou église basse. Construite sous Robert le Pieux pour y recevoir les reliques du Saint et consacrée le 14 juin 1029.



              Elle n'a été redécouverte qu'en 1950.

   Elle est composée de deux parties : le martyrium (à gauche) qui renfermait les reliques du Saint, séparé par un mur d'une véritable église souterraine présentant un large déambulatoire à cinq chapelles rayonnantes.

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     On accédait à cette église basse depuis l'église haute par deux couloirs latéraux en pente douce.

      C'est lors de la construction de l'église supérieure, au XIè siècle, que l'église basse a été remaniée et en partie comblée pour assurer l'assise de la construction nouvelle. Les piliers de la grande salle et leurs chapiteaux ont été alors noyés dans une maçonnerie. Des ouvertures pratiquées récemment dans ces enrobages permettent d'admirer partiellement les chapiteaux en leur native (et primitive) beauté. On peut les qualifier de pré-romans.





     C'est une des plus vaste crypte connue de cette époque et conservée en l'état, en Europe.



30 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Voilà une note des plus interessantes ! Je l'a lis avec bonheur

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    1. > Pensées au fil de l'eau, une note relativement simple;sans embûches ni énigmes. Inutile de décrypter.

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  3. oh merci Monsieur le guide.. de nous expliquer si bien cet endroit - j'aimerais m'y attarder

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    1. > Brigitte Celerier, un endroit secret, ouvert sur demande et encore. Le guide : j'aurais aimé faire ce métier-là, et, d'ailleurs, je le fus occasionnellement lorsque j'étais en activité. De bons souvenirs, des rencontres, des partages.

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  4. Le charme caché des cryptes, ce qu'il reste des églises primitives, souvent détruites. Plus qu'une simple trace, une mémoire encore vive. Celle-ci est particulièrement magnifique dans sa robe de pierres, son décor, les traces de peintures. Merci pour ces belles photos qui nous font découvrir ce trésor, n'ayons pas peur des mots.

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    1. > Françoise Dumon, si profonde que la Loire est montée jusqu'ici. Été comme hiver, une température constante et plus que fraîche, l'humidité aidant. Ce qui n'est pas sans poser des problèmes de conservation en particulier des peintures (traces)que l'on observe encore sur les chapitaux.

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    1. > Michel, un endroit que je ne connaissais que par oui-dire et que je n'ai découvert que cet été. C'est fort pour un Orléanais de naissance, il faut l'avouer!

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  6. l'année de découverte rappelle qu'en Belgique, des cryptes fantômes furent soudain mises à ciel ouvert lors des bombardements de la dernière guerre...

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    1. > JEA, un endroit miraculeusement protégé des destructions. Les bombes ont pilonné la ville plus à l'ouest, par deux fois, en 1940 et en 1944.

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  7. Un lieu magnifique, merci de partager ton coup de coeur!

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    1. > Philippe Bullot, on a l'impression, descendant sous- terre, de remonter dans un temps préservé comme fossilisé. Un peu comme d'explorer une pyramide intacte.

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  8. De la sobriété naît le mystère

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    1. > Ulysse, toute une histoire des chapiteaux à faire. L'un d'eux, celui qui est contre le mur séparant le sanctuaire du martyrium (à gauche, sur la première image), est considéré comme la première représentation humaine sur un chapiteau. Il s'agirait de Daniel dans la fosse aux lions.

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  9. Une très belle crypte avec des arcades superbes !
    Magnifique découverte pour moi ! Et un trésor !
    Les chapiteaux sont exceptionnels !

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    1. > Enitram, il s'en est fallut de peu qu'ils disparaissent, noyés qu'ils furent dans ces gangues de maçonnerie...

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  10. Toujours très émouvant de pénétrer dans une crypte on retrouve les mêmes étapes , la même ancienneté ,je pense à la crypte de l'Abbaye St Victor à Marseille en restauration constante
    ici elle est très belle et plus importante
    Merci "Seigneur -Guide"

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    1. > Arlettart, la crypte de l'Abbaye Saint-Victor est encore plus ancienne (IV-V è siècles) et d'un plan quelque peu différent. Le martyrium y occupe une place quasiment centrale alors qu'ici il jouxte le sanctuaire et ne communique avec lui que par d'étroites ouvertures permattant aux pélerins de voir la châsse. Elle nous conduit aux premiers temps du christianisme.

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  11. Un bel endroit, j'aime ces lieux et leurs trésors cachés...
    dommage il me manque les deux dernières photos.

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    1. > Mémoire du silence, te voici encore une fois frustrée de deux images sur cinq ! Il te faudra revenir en pèlerinage.
      De nombreuses chasses dont une en or massif (par la grâce de Louis IX, je crois) furent offertes pour recueillir les restes du saint qui ont toutes disparues. De tous temps, les trésors ont été très recherchés.

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  12. C'est vraiment beau, l'éclairage apporte une note mystérieuse.
    Bonne journée

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    1. > Marithé, éclairage obligé, bien sûr, mais qui ne facilite pas le travail du photographe... La lumière apporte une note mystérieuse mais aussi le silence, l'atmosphère humide et la terre battue sur laquelle on se déplace, sans bruit.

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  13. On doit entrer en silence, en veneration à l'histoire et pour ne pas perturber tous les mémoires qu'y habitent.
    Belle découverte tu as fait et merci de la partager avec nous par cette belle note!
    Je me sens privilégiée d'être guidée pour toi dans ce lieu presque sacré!

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  14. > Neyde, un monde également quasiment disparu. Dont le sens culturel (et cultuel) échappent à la plupart des visiteurs. Les reliques ont disparu; en dehors de quelques rares offices, les sites sont fermés. D'autres usages se dessinent pour ces églises dont nous devons respecter l'histoire. Des témoins d'une autre vie.Des témoins de l'Art aussi.

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  15. Ces mondes cachés sont les plus intéressants à déchiffrer et comme des énigmes nous tiennent en haleine

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    1. > Thierry, et plus précisément, ici, on peut dire un monde à décrypter.

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  16. Qui sait si cette longue nuit au travers de l'histoire ne lui a point conservé cette fraicheur native sans nativité et avivé notre émotivité à voir dans ces prémices une belle manifestation à venir de l'art des hommes, et puis cachée elle a été heureuse dans son jus d'époque et n'a point vécu cette épopée hasardeuse de sa sœur qui a la vue a concentré tous les sentiments et à renouvelé sans cesse sa livrée, pas de paraison sans l'espoir de la parousie. Dans le calme et le silence des tréfonds de la paroisse sommeillait une belle en attente du Monde.

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    1. > Thierry, il est certain que ce long temps de purgatoire, ces coffres de ciments et de pierre autour des piliers et des chapiteaux, cette terre amassée dans les creux, ont contribué à la conservation de ce lieu en le mettant hors d'atteinte du temps. Seulement redécouverte en 1950 ! Et tous ces visiteurs, cet air, cette lumière, ne vont-ils pas en accélérer la dégradation ?
      J'aime ton expression : " Heureuse dans son jus d'époque " ! Dans leur précipitation, les Huguenots n'ont pas eu accès à ce souterrain séjour !

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  17. J'arrive très en retard, et je n'ai pas lu tous les commentaires. J'ai donc admiré, contemplé toutes ces merveilles. Merci !
    Le fait qu'il y ait eu ensevelissement, recouvrement, a peut-être permis de préserver ces trésors.
    Un regard sur ta réponse à Thierry (juste au dessus)et c'est affirmatif !
    Les " niches " brutes de décoffrage (presque) mettent en valeur la pureté originelle des pierres sculptées.

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