quelque soit le cadre posé (imposé ?)autour de l'enfant il s'échappe toujours pour s'envoler dans son imaginaire et c'est merveilleux comme votre poème !
Pis anneau dans ces arabesques tendres qui donnent du volume et developpent l'envie allez sons faies vous entendre est sortez de là vous nourrirez l'infatigable ardeur des amateurs et remplirez le coeur des impétrants qui peinent à domestiquer vos séries développées
Énigmatique tableau, dit Michel... j'ignore s'il pense à la chose qui m'a intriguée si longtemps, avant qu'un jour enfin, un éclair de lucidité me révèle que la barre pointue sur l'oeil de l'enfant n'est que l'ombre du barreau de la fenêtre et qu'elle n'a rien à voir avec le métronome... ou peut-être que si, en fin de compte !
Il y a plein de choses que je ne comprends pas dans ce tableau, qui semblent avoir un sens. Mais peut-être que Matisse s'est simplement laissé aller dans des rapports de forme et de couleur... Mais pourquoi ce rappel du triangle du métronome ? Mais pourquoi ce dessus du piano rouge qui semble porter deux fentes dans l'une desquelles on reconnaît un manche ? J'avais de prime abord était saisi par l'expression que la musique était plus à la fenêtre que devant le piano...
Malgré sa 'mèche' sur son front, l'enfant semble attentif à suivre sa partition. Je ne connais pas trop les peintures mais, en revanche, j'y entends une musique, des petits doigts qui courent et déchiffrent les notes sur son piano. De toute évidence, l'enfant s'est échappé, il n'est plus là... et les notes 'dansent' et l'entraînent...
> Lautreje, un cadre bourgeois, un grand tableau accroché au mur, une sculpture à gauche. Nous sommes en été, une haute fenêtre ouverte sur le jardin dont on aperçoit un coin de la pelouse. Puis, le piano, qui ne semble pas être un piano droit.
> Brigetoun, des lignes, des obliques, des verticales, toutes épurées, qui se croisent et compartimentent l'espace.
> Fardoise, Pierre Schneider dans son monumental " Matisse ", paru chez Flammarion, en 1984, écrit ceci à propos de cette oeuvre : " une oeuvre élégiaque et grave, transparente et géométrique ".
> Monique, en principe, mais Pierre Matisse ne deviendra jamais aussi habile musicien.
> Michel, une composition que l'on pourrait dire implacable; un enfant tristounet, soumis à l'autorité paternelle: la leçon est imposée. l'espace autout de lui semble demesuré; comme l'écrasant. C'est tout simple.
> Thierry, laborieusement, sans doute. C'est rebutant pour un débutant que faire des gammes...
> Virtuelle, seulement moderato. Le chant viendra ensuite. Nous n'en sommes pas encore là.
> Thierry, un voeu du père,rêvant d'un fils musicien, d'abord au mis au violon , neuf heures par jour, dit-on, retiré pour cela de son école... Bourreau d'enfant!
> Tanette, c'est ce que je rappelais à Thierry... Et pour Pierre Matisse cela ne deviendra jamais une partie de plaisir, ni au violon, ni au piano.
> Jj Dorio, un métro, un cheval au galop, une guitare... Qui dira ce qui passe dans la tête de l'enfant ?
> Tilia, ne dirait-on pas que l'enfant porte un bandeau sur l'oeil droit? Oui, l'ombre, bien sûr. Un triangle de plus qui rejoint celui du métronome, de la pelouse qui dans la fenêtre en découpe un second, inversé et gris. Cette figure géométrique fonctionne comme un module.
> Avignon, ce tableau t'intrigue puisque tu y reviens! Matisse dans cette oeuvre semble, sans y toucher vraiment, structurer l'espace à la manière d'un peintre cubiste. La seule profondeur de l'oeuvre est donnée par La femme au tabouret (autre tableau de Matisse) accrochée au mur qui donne une ébauche de perspective. Tandis que la fenêtre ressemble à une véritable abstraction géométrique et plate alors qu'elle s'ouvre vers le jardin. Sur le couvercle du piano, des lignes d'ombre...
> Monie, l'apprenti musicien saisit l'occasion et délaissant le clavier fixe son père bien trop absorbé dans sa composition pour encourager l'enfant dans ses exercices.
Ah, cette distraction qui nous guette tous, enfants ou adultes... et c'est alors que le temps suspend son vol, mais souvent, il faut le rattraper après !
Un bandeau sur l'oeil, c'est exactement ce que je pensais avant d'avoir ma "révélation".
Il aurait une justification ce bandeau, il empêche l'enfant de voir ce que fait la main gauche de la statuette (?) !!!
Derrière le Pleyel, le plan rouge contraste avec le rideau vert et ses ombres suggèrent une autre source de lumière, le jardin est peut-être à chercher par là. La fenêtre visible ne serait alors qu'une ouverture donnant sur le mur d'une maison voisine...
ce vert et ce rouge me font alternativement de l'œil au rythme d'un métronome, mais je dirais que ces deux couleurs fortes c'est ce que j'aime dans ce tableau ! J'ose à peine regarder le petit garçon qui a l'air si triste !
Merci Pierre pour cette édification car je ne connais pas la vie de tous les peintres et moins de Matisse que de bien d'autres, on ne peut tout savoir mais grâce aux autres on apprend tant et con complète son tableau du monde et on comprend mieux, que parfois les souvenirs et l'histoire se mêlent à l'oeuvre d'une manière invisible, surprenante, à décrypter mais que dans le fond on ne saura jamais les pulsions qui ont poussé à faire ceci ainsi et pas autrement, et que l'on peut gloser savament sur la construction, les mérites et la situation mais qui sait ce qui nait dans le coeur que la main traduit et que les yeux interprêtent ?
Est ce sa moma qui maintenant qu'il est au MOMA nous fait penser et panser que la plaie jamais refermé et la discipline intraitable et la volonté inflexible allait donner au pincer la souplesse, la légéreté et la liberté et que ce gladiateur, mais aussi rameur pourrait enfin sortir des exercices obligés pour laisser voguer sa fantaisie, laissons au pianiste le bonheur d'improviser, même à la manière de ou sur un thème, cette pianiste argentine et pas argentique que me le son numérique a transmuté l'autre jour sur Arté et que le public allemand a ovationné, ça c'est un pied de nez à ceux qui prétendent nous enfermer, la création est !
> Arlettart, peu connue mais une oeuvre phare de Matisse.
Une barque sur l'océan la grand-voile déployée le mât bien planté et vogue le moussaillon.
> Naline, une distraction qui dure, l'enfant comme étonné du travail du peintre, ne bougeons plus instant de la pose silence.
> Tilia, un plâtre de Matisse, " Figure décorative " de 1908 en réponse au tableau de La femme au tabouret, de 1914, les oeuvres dans l'oeuvre. Autocitations. Le montant de la fenêtre ainsi que le voilage , le rideau repoussé, partagent très exactement la partie en lumière (à droite) de la partie d'ombre (certes légère, à gauche). Dans cette région d'où jaillit la lumière prédomine ces gris-bleus que l'on retrouve jusque sur la couverture de la partition ouverte au piano et qui logiquement devrait être ombrée. Cette surface est rehaussée d'orange et du rouge du piano qui apportent un peu de chaleur à la scène. Une oeuvre essentielle de Matisse, peinte, je crois, à Nice.
> Mathilde, Matisse est un homme du Nord conquis par la lumière du Midi, d'abord à Collioure puis à Cimiez où il s'ancra. Ce rouge et ce vert, se répondent et l'oeil, allant de l'un à l'autre, pulsation métronomique de l'oeuvre.
"Henri Matisse n'est plus. Cette nouvelle est comme un trou dans notre coeur. Quelquechose vient de se voiler, de s'éteindre, qui était l'expression de ce pays, de sa lumière. Des yeux se sont fermés qui voyaient comme on ne saura plus voir sans eux. Dans un siècle français, à travers les orages et les guerres, les misères du temps, un homme, pendant soixante années, sans défaillance, avec une constance extraordinaire de l'art et du génie, nous aura donné de la vie une vue intense, une vue harmonieuse, avec un optimisme sans précédent de la couleur. Cet homme n'est plus, mais de lui demeure cette confiance énorme dans le destin des hommes, de ce pouvoir de surmonter les brouillards, cette affirmation du bonheur. " Louis Aragon, Henri Matisse, roman. Gallimard, 1971
"la couverture de la partition ouverte au piano et qui logiquement devrait être ombrée"... Sauf si mon hypothèse, d'une fenêtre hors champ, à droite du tableau, est bonne ;-)
Une hypothèse accréditée par les longues ombres noires sur le plan rouge...
> Tilia, quelques réflexions plus loin , c'est à Issy que ce tableau a été peint. Matisse n'était pas encore définitivement installé à Nice. Pourquoi pas une fenêtre hors champ. Mais pour moi, la lumière vient du plafond, irrigue toute la scène, de haut en bas, canalisée par le rideau tiré, diffusant à partir du rideau tel un mât de lumière. " Le tableau - nous affirme Matisse - doit posséder un pouvoir de génération lumineuse. Ce pouvoir s'éprouve lorsque la composition, placée dans l'ombre, garde sa qualité, lorsque placée dans le soleil, elle résiste à son éclat ". (In Henri Matisse, Ecrits et propos sur l'art, Collection Savoir Hermann, 1972).
Ne trouve-t-on pas ici une merveilleuse illustration de ses propos ?
> Thierry, le savoir n'a que peu à voir en la matière. Il suffit de se laisser pénétrer par l'oeuvre, il suffit de ressentir. L'analyse n'est que superflue et ne vient qu'étayer ce que la sensation nous a déjà appris.
" Il y a tant de chose en art, à commencer par l'art lui-même, que l'on ne comprend pas. Un peintre ne voit pas tout ce qu'il a mis dans le tableau qu'il a fait; ce sont les autres qui découvrent un à un ces trésors, et plus une peinture est riche en surprises de ce genre, en trésors, plus son auteur est grand. Chaque siècle cherche sa nourriture dans les oeuvres, et chaque siècle a besoin d'une certaine nourriture. " (Henri Matisse, Op cit.).
Si le peintre l'affirme, restons modestes au pied de l'oeuvre même si notre regard l'enrichit quelque peu.
> Briesing, Matisse est un de ces " grands auteurs ", un phare dans la peinture.
Je n'ai d'abord pensé qu'à jane Campion, revu les rivages inhospitaliers des régions australes et le contraste saisissant entre la nature brute et sauvage et cet objet délicat et subtil mais ensuite j'ai perçu le lien possible et la voie qui allait se faire jour !
Analogies et rapprochements fondraient ils toutes les essences de divination de ces dons qui nous sont faits, le fait est qu'ils sont et qu'ils donnent plus à penser qu'à voir et que se mouvoir dans ces espaces colorés est parfois sans tenacité une ombre imparable. J'ai souvent une vision éclatée et parcellaire, allant desn les moindres de détails non chercher la faille mais approfondir sans retard ce que m'apprend l'oeuvre sur ma façon de la regarder. Il y a des impressions d'ensemble en fondu et groupé mais je n'arrive pas à rationnaliser ce que Palette va euphémiser, je préfère me aisser envahir, la peinture me couler sur le visage et les coloris m'enflammer littéralement. Je me moque du support et de l'époque, je sue et renifle, transpire à grosses gouttes dans ce face à fesse, à facettes miroitantes et tout ce qui me tente n'est pas l'appréhension mais l'atmosphère que je hûme alors avec délectation.
> Thierry, débarquant les pieds dans l'eau, sur la plage... Pas si fragile que l'épinette, cependant, le piano; elle n'aurait résité au voyage ! Ne faut-il pas au moins quatre hommes aux poignets garnis de cuir pour le déménager ? J'entends un grand Steinway. Tout un orchestre à lui seul. Un signe d'humanisation en ces contrées vierges de musique dite classique pour ne pas dire occidentale ? Une oeuvre cruelle où s'expriment des forces brutes, la force des graves de la main gauche ignorant la mélodie de la main droite.
Il y a l'épinoche aussi sur les grèves, mais ça s'effiloche, les notes s'envolent la table d'harmonie reste et parfois leste surtout si le cadre est en acier, il faudrait des costauds et des poignées justement ! Ah il y a aussi les Pleyel et le Bosendorfer? LES Yamaha aussi, mais là c'est sans sushis ! trouver du poisson frit ou cru dans un piano c'est aqueux mais sans queue ni tête, ça monte à la tête !
> Thierry, Bunuel, dans son Chien andalou, y mis un âne, le cadavre d'un âne, dans le piano, ce grand et brillant cercueil noir - aujourd'hui, il est vrai, de toutes les couleurs! Matisse a peint de frétillants Poissons rouges mais sagement dans un bocal.
quelque soit le cadre posé (imposé ?)autour de l'enfant il s'échappe toujours pour s'envoler dans son imaginaire et c'est merveilleux comme votre poème !
RépondreSupprimersuivre fermement la ligne,
RépondreSupprimerrechercher la couleur,
effort vers la beauté
Un bel exemple de temps suspendu, comme les enfants savent le rêver;
RépondreSupprimerEt les mains courent sur le clavier
RépondreSupprimerQuand l'enfant interprète sa musique ;
Petits morceaux en automatisme
Qui deviennent pour lui, mélodies du rêve.
Énigmatique tableau...
RépondreSupprimerLa main tisse
RépondreSupprimersans mantisse
ni abaque
et fait du clavier
plancher
des portées
Moderato Cantabile dirait Duras
RépondreSupprimerVirtuelle
Pis anneau dans ces arabesques tendres
RépondreSupprimerqui donnent du volume et developpent l'envie
allez sons faies vous entendre est sortez de là
vous nourrirez l'infatigable ardeur des amateurs
et remplirez le coeur des impétrants qui peinent
à domestiquer vos séries développées
L'apprentissage est souvent une corvée pour l'enfant avant que ça ne devienne un moment de plaisir.
RépondreSupprimerAltérations
RépondreSupprimerun métro est passé dans la tête du petit homme
je-ne-sais-pourquoi
peut-être Matisse connut-il dans sa vie "mon pote le gitan" ?
Énigmatique tableau, dit Michel...
RépondreSupprimerj'ignore s'il pense à la chose qui m'a intriguée si longtemps, avant qu'un jour enfin, un éclair de lucidité me révèle que la barre pointue sur l'oeil de l'enfant n'est que l'ombre du barreau de la fenêtre et qu'elle n'a rien à voir avec le métronome...
ou peut-être que si, en fin de compte !
Il y a plein de choses que je ne comprends pas dans ce tableau, qui semblent avoir un sens.
RépondreSupprimerMais peut-être que Matisse s'est simplement laissé aller dans des rapports de forme et de couleur...
Mais pourquoi ce rappel du triangle du métronome ?
Mais pourquoi ce dessus du piano rouge qui semble porter deux fentes dans l'une desquelles on reconnaît un manche ?
J'avais de prime abord était saisi par l'expression que la musique était plus à la fenêtre que devant le piano...
Malgré sa 'mèche' sur son front, l'enfant semble attentif à suivre sa partition. Je ne connais pas trop les peintures mais, en revanche, j'y entends une musique, des petits doigts qui courent et déchiffrent les notes sur son piano.
RépondreSupprimerDe toute évidence, l'enfant s'est échappé, il n'est plus là... et les notes 'dansent' et l'entraînent...
J'ai toujours aimé ce tableau peu connu, par sa rigueur le rythme des lignes , des couleurs , la contrainte par l'enfant blessé et son air si triste
RépondreSupprimer> Lautreje, un cadre bourgeois, un grand tableau accroché au mur, une sculpture à gauche. Nous sommes en été, une haute fenêtre ouverte sur le jardin dont on aperçoit un coin de la pelouse. Puis, le piano, qui ne semble pas être un piano droit.
RépondreSupprimer> Brigetoun, des lignes, des obliques, des verticales, toutes épurées, qui se croisent et compartimentent l'espace.
> Fardoise, Pierre Schneider dans son monumental " Matisse ", paru chez Flammarion, en 1984, écrit ceci à propos de cette oeuvre :
" une oeuvre élégiaque et grave, transparente et géométrique ".
> Monique, en principe, mais Pierre Matisse ne deviendra jamais aussi habile musicien.
> Michel, une composition que l'on pourrait dire implacable; un enfant tristounet, soumis à l'autorité paternelle: la leçon est imposée. l'espace autout de lui semble demesuré; comme l'écrasant. C'est tout simple.
> Thierry, laborieusement, sans doute. C'est rebutant pour un débutant que faire des gammes...
> Virtuelle, seulement moderato. Le chant viendra ensuite. Nous n'en sommes pas encore là.
> Thierry, un voeu du père,rêvant d'un fils musicien, d'abord au mis au violon , neuf heures par jour, dit-on, retiré pour cela de son école... Bourreau d'enfant!
> Tanette, c'est ce que je rappelais à Thierry... Et pour Pierre Matisse cela ne deviendra jamais une partie de plaisir, ni au violon, ni au piano.
> Jj Dorio, un métro, un cheval au galop, une guitare... Qui dira ce qui passe dans la tête de l'enfant ?
> Tilia, ne dirait-on pas que l'enfant porte un bandeau sur l'oeil droit? Oui, l'ombre, bien sûr. Un triangle de plus qui rejoint celui du métronome, de la pelouse qui dans la fenêtre en découpe un second, inversé et gris. Cette figure géométrique fonctionne comme un module.
> Avignon, ce tableau t'intrigue puisque tu y reviens! Matisse dans cette oeuvre semble, sans y toucher vraiment, structurer l'espace à la manière d'un peintre cubiste. La seule profondeur de l'oeuvre est donnée par La femme au tabouret (autre tableau de Matisse) accrochée au mur qui donne une ébauche de perspective. Tandis que la fenêtre ressemble à une véritable abstraction géométrique et plate alors qu'elle s'ouvre vers le jardin. Sur le couvercle du piano, des lignes d'ombre...
> Monie, l'apprenti musicien saisit l'occasion et délaissant le clavier fixe son père bien trop absorbé dans sa composition pour encourager l'enfant dans ses exercices.
Ah, cette distraction qui nous guette tous, enfants ou adultes... et c'est alors que le temps suspend son vol, mais souvent, il faut le rattraper après !
RépondreSupprimerUn bandeau sur l'oeil, c'est exactement ce que je pensais avant d'avoir ma "révélation".
RépondreSupprimerIl aurait une justification ce bandeau, il empêche l'enfant de voir ce que fait la main gauche de la statuette (?) !!!
Derrière le Pleyel, le plan rouge contraste avec le rideau vert et ses ombres suggèrent une autre source de lumière, le jardin est peut-être à chercher par là. La fenêtre visible ne serait alors qu'une ouverture donnant sur le mur d'une maison voisine...
ce vert et ce rouge me font alternativement de l'œil au rythme d'un métronome, mais je dirais que ces deux couleurs fortes c'est ce que j'aime dans ce tableau ! J'ose à peine regarder le petit garçon qui a l'air si triste !
RépondreSupprimerDans la mélodie du temps
RépondreSupprimerl'enfance se joue au passé
mais toujours elle nous façonne
Merci Pierre pour cette édification car je ne connais pas la vie de tous les peintres et moins de Matisse que de bien d'autres, on ne peut tout savoir mais grâce aux autres on apprend tant et con complète son tableau du monde et on comprend mieux, que parfois les souvenirs et l'histoire se mêlent à l'oeuvre d'une manière invisible, surprenante, à décrypter mais que dans le fond on ne saura jamais les pulsions qui ont poussé à faire ceci ainsi et pas autrement, et que l'on peut gloser savament sur la construction, les mérites et la situation mais qui sait ce qui nait dans le coeur que la main traduit et que les yeux interprêtent ?
RépondreSupprimerEst ce sa moma qui maintenant qu'il est au MOMA nous fait penser et panser que la plaie jamais refermé et la discipline intraitable et la volonté inflexible allait donner au pincer la souplesse, la légéreté et la liberté et que ce gladiateur, mais aussi rameur pourrait enfin sortir des exercices obligés pour laisser voguer sa fantaisie, laissons au pianiste le bonheur d'improviser, même à la manière de ou sur un thème, cette pianiste argentine et pas argentique que me le son numérique a transmuté l'autre jour sur Arté et que le public allemand a ovationné, ça c'est un pied de nez à ceux qui prétendent nous enfermer, la création est !
RépondreSupprimer> Arlettart, peu connue mais une oeuvre phare de Matisse.
RépondreSupprimerUne barque sur l'océan
la grand-voile déployée
le mât bien planté
et vogue le moussaillon.
> Naline, une distraction qui dure, l'enfant comme étonné du travail du peintre,
ne bougeons plus
instant de la pose
silence.
> Tilia, un plâtre de Matisse, " Figure décorative " de 1908 en réponse au tableau de La femme au tabouret, de 1914, les oeuvres dans l'oeuvre. Autocitations.
Le montant de la fenêtre ainsi que le voilage , le rideau repoussé, partagent très exactement la partie en lumière (à droite) de la partie d'ombre (certes légère, à gauche). Dans cette région d'où jaillit la lumière prédomine ces gris-bleus que l'on retrouve jusque sur la couverture de la partition ouverte au piano et qui logiquement devrait être ombrée. Cette surface est rehaussée d'orange et du rouge du piano qui apportent un peu de chaleur à la scène. Une oeuvre essentielle de Matisse, peinte, je crois, à Nice.
> Mathilde, Matisse est un homme du Nord conquis par la lumière du Midi, d'abord à Collioure puis à Cimiez où il s'ancra.
Ce rouge et ce vert, se répondent et l'oeil, allant de l'un à l'autre, pulsation métronomique de l'oeuvre.
> Bruno, je te réponds par cette citation :
RépondreSupprimer"Henri Matisse n'est plus. Cette nouvelle est comme un trou dans notre coeur. Quelquechose vient de se voiler, de s'éteindre, qui était l'expression de ce pays, de sa lumière. Des yeux se sont fermés qui voyaient comme on ne saura plus voir sans eux. Dans un siècle français, à travers les orages et les guerres, les misères du temps, un homme, pendant soixante années, sans défaillance, avec une constance extraordinaire de l'art et du génie, nous aura donné de la vie une vue intense, une vue harmonieuse, avec un optimisme sans précédent de la couleur. Cet homme n'est plus, mais de lui demeure cette confiance énorme dans le destin des hommes, de ce pouvoir de surmonter les brouillards, cette affirmation du bonheur. "
Louis Aragon, Henri Matisse, roman. Gallimard, 1971
Tes mots s'accordent vraiment bien avec ce très beau tableau ! Quel talent !
RépondreSupprimer"la couverture de la partition ouverte au piano et qui logiquement devrait être ombrée"...
RépondreSupprimerSauf si mon hypothèse, d'une fenêtre hors champ, à droite du tableau, est bonne ;-)
Une hypothèse accréditée par les longues ombres noires sur le plan rouge...
> Tilia, quelques réflexions plus loin , c'est à Issy que ce tableau a été peint. Matisse n'était pas encore définitivement installé à Nice.
RépondreSupprimerPourquoi pas une fenêtre hors champ. Mais pour moi, la lumière vient du plafond, irrigue toute la scène, de haut en bas, canalisée par le rideau tiré, diffusant à partir du rideau tel un mât de lumière.
" Le tableau - nous affirme Matisse - doit posséder un pouvoir de génération lumineuse. Ce pouvoir s'éprouve lorsque la composition, placée dans l'ombre, garde sa qualité, lorsque placée dans le soleil, elle résiste à son éclat ". (In Henri Matisse, Ecrits et propos sur l'art, Collection Savoir Hermann, 1972).
Ne trouve-t-on pas ici une merveilleuse illustration de ses propos ?
> Thierry, le savoir n'a que peu à voir en la matière. Il suffit de se laisser pénétrer par l'oeuvre, il suffit de ressentir. L'analyse n'est que superflue et ne vient qu'étayer ce que la sensation nous a déjà appris.
" Il y a tant de chose en art, à commencer par l'art lui-même, que l'on ne comprend pas. Un peintre ne voit pas tout ce qu'il a mis dans le tableau qu'il a fait; ce sont les autres qui découvrent un à un ces trésors, et plus une peinture est riche en surprises de ce genre, en trésors, plus son auteur est grand. Chaque siècle cherche sa nourriture dans les oeuvres, et chaque siècle a besoin d'une certaine nourriture. " (Henri Matisse, Op cit.).
Si le peintre l'affirme, restons modestes au pied de l'oeuvre même si notre regard l'enrichit quelque peu.
> Briesing, Matisse est un de ces " grands auteurs ", un phare dans la peinture.
Je n'ai d'abord pensé qu'à jane Campion, revu les rivages inhospitaliers des régions australes
RépondreSupprimeret le contraste saisissant entre la nature brute et sauvage et cet objet délicat et subtil
mais ensuite j'ai perçu le lien possible et la voie qui allait se faire jour !
Analogies et rapprochements fondraient ils toutes les essences de divination de ces dons qui nous sont faits, le fait est qu'ils sont et qu'ils donnent plus à penser qu'à voir et que se mouvoir dans ces espaces colorés est parfois sans tenacité une ombre imparable.
RépondreSupprimerJ'ai souvent une vision éclatée et parcellaire, allant desn les moindres de détails non chercher la faille mais approfondir sans retard ce que m'apprend l'oeuvre sur ma façon de la regarder.
Il y a des impressions d'ensemble en fondu et groupé mais je n'arrive pas à rationnaliser ce que Palette va euphémiser, je préfère me aisser envahir, la peinture me couler sur le visage et les coloris m'enflammer littéralement.
Je me moque du support et de l'époque, je sue et renifle, transpire à grosses gouttes dans ce face à fesse, à facettes miroitantes et tout ce qui me tente n'est pas l'appréhension mais l'atmosphère que je hûme alors avec délectation.
> Thierry, débarquant les pieds dans l'eau, sur la plage... Pas si fragile que l'épinette, cependant, le piano; elle n'aurait résité au voyage ! Ne faut-il pas au moins quatre hommes aux poignets garnis de cuir pour le déménager ? J'entends un grand Steinway. Tout un orchestre à lui seul. Un signe d'humanisation en ces contrées vierges de musique dite classique pour ne pas dire occidentale ? Une oeuvre cruelle où s'expriment des forces brutes, la force des graves de la main gauche ignorant la mélodie de la main droite.
RépondreSupprimerIl y a l'épinoche aussi sur les grèves, mais ça s'effiloche, les notes s'envolent la table d'harmonie reste et parfois leste surtout si le cadre est en acier, il faudrait des costauds et des poignées justement !
RépondreSupprimerAh il y a aussi les Pleyel et le Bosendorfer? LES Yamaha aussi, mais là c'est sans sushis !
trouver du poisson frit ou cru dans un piano
c'est aqueux mais sans queue ni tête, ça monte à la tête !
> Thierry, Bunuel, dans son Chien andalou, y mis un âne, le cadavre d'un âne, dans le piano, ce grand et brillant cercueil noir - aujourd'hui, il est vrai, de toutes les couleurs! Matisse a peint de frétillants Poissons rouges mais sagement dans un bocal.
RépondreSupprimerLe peintre est plus connu que le joueur de piano
RépondreSupprimer> Gérard, l'un des fils du peintre. Il avait seize ans à l'époque (1916) et comme son frère aîné, Jean, partira à la guerre...
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce tableau si différent par les couleurs. Il détonne avec ce visage d'enfant adulte.
RépondreSupprimer"Pas à Pas"