Entends-tu au fond des bois
le bruit sourd des cognées qui s'abattent ?
Vois les bras qui se lèvent
entaillant le pied les chênes.
Sous la lame tranchante les copeaux de vie
jaillissent...
Entends-tu au fond des bois
la grande plainte des arbres sous la scie
et le fracas qui s'ensuit
dans un grand frémissement de branches brisées ?
Et vlan, et vlan, et vlan ...
entends tu, dessous, la douce plainte des branches sculptées que l'on a détachées, ornées, aimées et que le vent et la pluie ont mangées
RépondreSupprimer> Brigitte Celerier, la cognée abattue, le chêne frémit de tous ses membres, de toutes ses feuilles mais n'a pas dit son dernier mot.
SupprimerTravail noble dans la mémoire du temps
RépondreSupprimer> Pensées eu fil de l'eau, toute une histoire ici encore et que l'on pourrait imaginer. Ce morceau de bois sculpté est donné comme une enseigne d'un atelier où l'on suppose que l'on travaillait le bois. Ce que, d'après les dimensions réduite de ce petit chef-d'œuvre (40 cm au plus, en hauteur), je mets en doute...
SupprimerBrassens :
RépondreSupprimer- "J'ai plaqué mon chêne
Comme un saligaud
Mon copain le chêne
Mon alter ego
On était du même bois
Un peu rustique un peu brut
Dont on fait n'importe quoi
Sauf naturell'ment les flûtes..."
> JEA, et reprendre en chœur, au refrain :
SupprimerAuprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner de mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux
Personnages étêtés (l'arbre datait de la Révolution française ?), malheureusement...
RépondreSupprimer> Dominique Hasselmann, les arbres ont encore leur houppier...
Supprimer"Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras;
RépondreSupprimerCe ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?"
Pierre de Ronsard
> Mémoire du silence, une élégie que sur les bancs de l'école - bancs de bois - nous avons tous récité... Alors poursuivons un peu :
SupprimerSacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ?
Forêt, haute maison des oiseaux bocagers !
Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers
Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
Plus du soleil d'été ne rompra la lumière.
La haute maison des oiseaux, as-tu remarqué la manière, un peu naïve, dont elle était sculptée sur cette enseigne, arrondie, comme fleurie ?
Rabotés les sujets.
RépondreSupprimerRévolution ?
Ou plutôt doublage moderne de la façade ?
> Michel, cette "enseigne" fait partie intégrante d'un poteau de refend d'une ancienne maison à colombage. Toutes les maisons de ce type ont été obligatoirement recouvertes d'un crépi (au 19è siècle) afin de prévenir tout risque d'incendie. Je pense donc que cette sculpture a été rabotée comme tous les bois de la façade qui ont été piquetés afin d'assurer une meilleure prise du ciment. Et c'est en rédécouvrant la façade de bois que l'on a remis à jour ladite enseigne.
SupprimerLe bois a résisté mais les riches sculptures savamment tracées, ont tendance à s'effacer...
RépondreSupprimer> Tanette, malgré tous les avatars de cette pièce, la scène est bien lisible...
SupprimerEntends-tu le bruit des ciseaux sur le bois
RépondreSupprimerQui sculptent et chantent et creusent doucement
Vois-tu apparaître sous les doigts du sculpteur
La naissance lente et merveilleuse des formes
Qui accouchent de cette pièce de bois mort
Pour une autre vie dans le monde de la beauté ?
> Monique, le bois sous le ciseau du sculpteur prend une nouvelle vie. Attaque douce du ciseau, respectant le fil du bois, une action amoureuse, des gestes mesurés et calculés.
SupprimerA telle enseigne que l'on ne saigne plus le chêne
RépondreSupprimer> Thierry, le chêne substitué au plastic ? J'en doute.
SupprimerTous ces gents dans le bois sont venus à l'air!
RépondreSupprimerComme le sculptuer savait qu'ils étaient là?
> Neyde, l'arbre déjà riche de la sculpture. L'artiste ne révélant que l'âme de l'arbre.
SupprimerJ'adore ta réponse, mon ami Pierre.
Supprimerj'entends j'entends... tant et si bien que je n'entends plus le souffle du vent...
RépondreSupprimerbonne semaine !
> Nicole T, que deviendrait le vent sans les arbres ? Chante le vent dans les branches ou frémit dans les feuilles.
SupprimerJe n'aime pas voir abattre un arbre mais cela devient nécessaire à un moment donné.Il reste un grand vide au début on a du mal à s'habituer mais après on oublie heureusement que les photos sont là pour qu'on se rappelle comment c'était avant. Cette petite enseigne est bien jolie.
RépondreSupprimerBises
> Marithé, ayant atteint un grand âge, perclu de rhumatismes, il s'écroule parfois tout d'un bloc, poussière se répandant à son pied. Mais vois, à ce même pied, dans le même temps, les jeunes pousses maintenant éclairées se nourrissant de cet humus.
SupprimerLe bûcheron et sa cognée
RépondreSupprimerfont des trous dans la forêt
tout au bout l'on aperçoit
une scierie pour le bois
la scierie est dynamique
la scierie est prolifique
les usines poussent comme des petits pois
la forêt n'est plus qu'un bois
on arrache les derniers arbres
pour que circulent les ouatures
ô promoteur urbain arrête un peu le bras
laisse aux végétariens quelques ares de square
Battre la campagne
Raymond Queneau (1903-1976)
Ainsi rabotés, ces bûcherons ont l'air de créatures fantastiques.
> Tilia, bravo pour cet humour de Qneneau. J'aime ces " ares de squares " . Une belle trouvaille. Je suis bien d'accord, à condition que ces squares ne soient bétonnés et laissent un peu de terre vive à ces arbres citadins.
SupprimerCe sculpteur anonyme
RépondreSupprimern'aura pas son nom sur la façade
Mais le promeneur
entendra un petit air de musique
provenant de son bois charmé
> Arlettart, une œuvre restée anonyme, un petit chef-d'œuvre servant plus de décoration à la façade de la maison à colombages que d'enseigne à un atelier. La musique, je l'entends, de l'atelier du luthier voisin.
SupprimerJ'habite dans une région autrefois boisée .
RépondreSupprimerDepuis surtout 1985 , les agriculteurs ne respectent pas du tout les arbres et en coupent à tort et à travers .
Hier encore , à quelques centaines de mètres de chez moi , j'ai déploré la coupe de nombreux arbres au bord de champs qui bordaient la route .