lundi 22 octobre 2012

enseigne ( 1 )




Entends-tu au fond des bois

le bruit sourd des cognées qui s'abattent ?

Vois les bras qui se lèvent

entaillant le pied les chênes.

Sous la lame tranchante les copeaux de vie 

jaillissent...


Entends-tu au fond des bois

la grande plainte des arbres sous la scie

et le fracas qui s'ensuit

dans un grand frémissement de branches brisées ?

Et vlan, et vlan, et vlan ...




30 commentaires:

  1. entends tu, dessous, la douce plainte des branches sculptées que l'on a détachées, ornées, aimées et que le vent et la pluie ont mangées

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Brigitte Celerier, la cognée abattue, le chêne frémit de tous ses membres, de toutes ses feuilles mais n'a pas dit son dernier mot.

      Supprimer
  2. Réponses
    1. > Pensées eu fil de l'eau, toute une histoire ici encore et que l'on pourrait imaginer. Ce morceau de bois sculpté est donné comme une enseigne d'un atelier où l'on suppose que l'on travaillait le bois. Ce que, d'après les dimensions réduite de ce petit chef-d'œuvre (40 cm au plus, en hauteur), je mets en doute...

      Supprimer
  3. Brassens :
    - "J'ai plaqué mon chêne
    Comme un saligaud
    Mon copain le chêne
    Mon alter ego
    On était du même bois
    Un peu rustique un peu brut
    Dont on fait n'importe quoi
    Sauf naturell'ment les flûtes..."

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > JEA, et reprendre en chœur, au refrain :

      Auprès de mon arbre
      Je vivais heureux
      J'aurais jamais dû
      M'éloigner de mon arbre
      Auprès de mon arbre
      Je vivais heureux
      J'aurais jamais dû
      Le quitter des yeux

      Supprimer
  4. Personnages étêtés (l'arbre datait de la Révolution française ?), malheureusement...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Dominique Hasselmann, les arbres ont encore leur houppier...

      Supprimer
  5. "Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras;
    Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
    Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force
    Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?"

    Pierre de Ronsard

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Mémoire du silence, une élégie que sur les bancs de l'école - bancs de bois - nous avons tous récité... Alors poursuivons un peu :

      Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
      Pour piller un butin de bien peu de valeur,
      Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
      Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ?
      Forêt, haute maison des oiseaux bocagers !
      Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers
      Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
      Plus du soleil d'été ne rompra la lumière.

      La haute maison des oiseaux, as-tu remarqué la manière, un peu naïve, dont elle était sculptée sur cette enseigne, arrondie, comme fleurie ?

      Supprimer
  6. Réponses
    1. > Michel, cette "enseigne" fait partie intégrante d'un poteau de refend d'une ancienne maison à colombage. Toutes les maisons de ce type ont été obligatoirement recouvertes d'un crépi (au 19è siècle) afin de prévenir tout risque d'incendie. Je pense donc que cette sculpture a été rabotée comme tous les bois de la façade qui ont été piquetés afin d'assurer une meilleure prise du ciment. Et c'est en rédécouvrant la façade de bois que l'on a remis à jour ladite enseigne.

      Supprimer
  7. Le bois a résisté mais les riches sculptures savamment tracées, ont tendance à s'effacer...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Tanette, malgré tous les avatars de cette pièce, la scène est bien lisible...

      Supprimer
  8. Entends-tu le bruit des ciseaux sur le bois
    Qui sculptent et chantent et creusent doucement
    Vois-tu apparaître sous les doigts du sculpteur
    La naissance lente et merveilleuse des formes
    Qui accouchent de cette pièce de bois mort
    Pour une autre vie dans le monde de la beauté ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Monique, le bois sous le ciseau du sculpteur prend une nouvelle vie. Attaque douce du ciseau, respectant le fil du bois, une action amoureuse, des gestes mesurés et calculés.

      Supprimer
  9. A telle enseigne que l'on ne saigne plus le chêne

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Thierry, le chêne substitué au plastic ? J'en doute.

      Supprimer
  10. Tous ces gents dans le bois sont venus à l'air!
    Comme le sculptuer savait qu'ils étaient là?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Neyde, l'arbre déjà riche de la sculpture. L'artiste ne révélant que l'âme de l'arbre.

      Supprimer
    2. J'adore ta réponse, mon ami Pierre.

      Supprimer
  11. j'entends j'entends... tant et si bien que je n'entends plus le souffle du vent...
    bonne semaine !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Nicole T, que deviendrait le vent sans les arbres ? Chante le vent dans les branches ou frémit dans les feuilles.

      Supprimer
  12. Je n'aime pas voir abattre un arbre mais cela devient nécessaire à un moment donné.Il reste un grand vide au début on a du mal à s'habituer mais après on oublie heureusement que les photos sont là pour qu'on se rappelle comment c'était avant. Cette petite enseigne est bien jolie.
    Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Marithé, ayant atteint un grand âge, perclu de rhumatismes, il s'écroule parfois tout d'un bloc, poussière se répandant à son pied. Mais vois, à ce même pied, dans le même temps, les jeunes pousses maintenant éclairées se nourrissant de cet humus.

      Supprimer
  13. Le bûcheron et sa cognée
    font des trous dans la forêt
    tout au bout l'on aperçoit
    une scierie pour le bois

    la scierie est dynamique
    la scierie est prolifique
    les usines poussent comme des petits pois
    la forêt n'est plus qu'un bois

    on arrache les derniers arbres
    pour que circulent les ouatures
    ô promoteur urbain arrête un peu le bras
    laisse aux végétariens quelques ares de square

    Battre la campagne
    Raymond Queneau (1903-1976)


    Ainsi rabotés, ces bûcherons ont l'air de créatures fantastiques.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Tilia, bravo pour cet humour de Qneneau. J'aime ces " ares de squares " . Une belle trouvaille. Je suis bien d'accord, à condition que ces squares ne soient bétonnés et laissent un peu de terre vive à ces arbres citadins.

      Supprimer
  14. Ce sculpteur anonyme
    n'aura pas son nom sur la façade
    Mais le promeneur
    entendra un petit air de musique
    provenant de son bois charmé

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. > Arlettart, une œuvre restée anonyme, un petit chef-d'œuvre servant plus de décoration à la façade de la maison à colombages que d'enseigne à un atelier. La musique, je l'entends, de l'atelier du luthier voisin.

      Supprimer
  15. J'habite dans une région autrefois boisée .
    Depuis surtout 1985 , les agriculteurs ne respectent pas du tout les arbres et en coupent à tort et à travers .
    Hier encore , à quelques centaines de mètres de chez moi , j'ai déploré la coupe de nombreux arbres au bord de champs qui bordaient la route .

    RépondreSupprimer