Mémoire du silence, une muraille arasée, enterrée et qui revoit le jour depuis 1981. Une petite partie seulement et le reste? Imaginer son tracé. Un rempart en couleur. Un fossé rempli d'eau. Le castrum à l'abri.
> Pensées au fil de l'eau, une passion sans doute mais pas seulement. Des traces dans le sol, une ville au pourtour dessiné, un corset qui bientôt devindra trop étroit. Il craquera et plus loin on en construira un autre, plus large, s'ajoutant, se substituant à celui-ci. Construction-déconstruction. Un de mes jeunes fils (il avait peut-être 5 ans, avait créé le verbe " remolir" pour dire cela.
> JEA, elle accoucha d'une souris. Non, plus sérieusement d'Aurelianum, le castrum primitif, un quadrilatère de 600 sur 500 mètres soit environ 25 hectares.
> Lou Bàrri, la tour et la courtine ont été dégagées récemment et construites sous Valentinien, soit au milieu du IVè siècle. C'est le seul vestige mis à jour. Notamment, ce côté nord du rempart a été arasé lors de la construction de la quatrième et dernière enceinte au XVIè siècle. On en connaît le dessin et il faudrait creuser ce qui serait compter sans les constructions qui prennent appui sur elle.
> Maïté/Aliènor, rien ne se perd, rien ne se crée ! On arase et on construit par dessus non sans avoir remblayé. Ce sont les bases qui ont été dégagées, ici...Le niveau de la rue actuelle se situe bien au-dessus de ces vestiges.
> Monique, à l'intérieur de ce corset primitif, la belle que voilà. C'est dans ce périmètre que se trouvent les maisons médiévales à colombages et les hôtels Renaissance que nous avons vu au cours de nos visites précédentes.
> Arlettart, il est difficile d'apprécier ce qui a été découvert et dégagé lors des fouilles et qui ensuite aurait été restauré tant la fraîcheur du rempart est patente. Typique des constructions à la mode romaine, cette alternance de pierres et de briques donne une assise solide. La preuve : les affres du temps n'y sont que peu perceptibles.
> Tilia, au cours de sa lutte contre les Carnutes, Jules César livre la ville au feu en -52 ! Elle restera ainsi jusqu'en 273 date à laquelle Aurélien de passage ici, décide de la relever de ses ruines. A cette occasion, des murailles nouvelles sont ajoutées avec un fossé sec au Nord (que nous voyons ici), au Sud, la muraille étant baignée naturellement par la Loire. Aurélien aimait beaucoup élever des murs. Cette muraille contrairement au Mur séparant l'Empire des Barbares, faisait tout au plus 1 100 mètres de périmètre !
Oui, les remparts d'Avignon sont du XIVe. Mais les morceaux vraiment d'époque commencent à se faire rares ! Les remparts ont beaucoup souffert au cours des siècles et les restaurations furent nombreuses.
Par ailleurs, il y a encore un morceau de rempart du XIIe siècle rue Joseph Vernet.
> Michel, il est bien évident pour moi qu'Avignon ne date pas de l'arrivée des Papes ! Toutes ces "antiquités ", ce n'est qu'il y a un peu plus d'un siècle qu'on s'y intéresse (Mérimée et d'autres...) et encore moins qu'on entretient. Déjà Louis XIV se désolait que le Mur du Théâtre Antique d'Orange lui mangeait le plus gros budget du Royaume ! Avec quelques exagérations qui n'étaient pas méridionales.
> Michel, Viviane Michel note dans son ouvrage "Avignon les yeux en l'air " (p 11) que les deux enceintes du XII et du XIIè "étaient deux murailles espacées avec de larges fossés au milieu; la muraille intérieure avait à peu près la forme carrée de l'enceinte romaine précédente, et l'autre était plus arrondie et se repère très bien sur les plans de la ville." Tout à fait comme ici, à Orléans, pour la forme carrée que délimitent ces remparts. Les Romains n'ont fait qu'exporter un modèle identique.
> Gérard, ce n'est pas possible, tu t'es approché de La Pensive devant l'entrée du Musée des Beaux-Arts et juste en face tu n'as pas vu les remparts ! Il est vrai qu'ils sont dans un creux (on déblayé le terrain) et qu'il faut s'approcher tout près de la Cathédrale après avoir traversé la rue Paul Belmondo. Rassure-toi, ils seront encore là à ta prochaine visite orléanaise.
Mais les restaurations de remparts n'étaient pas justifiées par des considérations patrimoniales, mais par des nécessités de protection ! En fait, ceux d'Avignon ont sans doute survécu grâce aux crues du Rhône (on ne craignait plus beaucoup les invasions).
> Toujour Lou Bàrri, derrières ces barrières on tentait de se mettre à l'abri, c'est la fonction première. Peut-être aussi de l'extérieur de dissuader le visiteur. Contenir aussi une garnison souvent turbulente...
Il reste aussi quelques vestiges de murs romain à Avignon, dont un qui fait penser au rempart d'Orléans, mais il s'agissait ici d'un passage couvert descendant vers le fleuve.
> Françoise Dumon, Michel d'Avignon a évoqué ici même ces restes. Quand on regarde les plans anciens de ces villes, d'Avignon comme d'Orléans, il est surprenant de constater comme les enceintes successives ont donné un cadre à l'urbanisme ultérieur et comme subsiste dans le tissu urbain actuel le réseau tracé il y a des siècles.
> Lautreje, et moi je reste pensif devant ces vestiges. Cette enceinte a été terminée au IVème siècle ce qui est déjà bien tardif pour l'époque romaine. Le castrum devait auparavant être ceinturé d'une protection, les Carnutes (les Gaulois) ayant protégé l'oppidum bien avant le venue de César. Qu'était cette enceinte qui probablement suivait le même tracé que celle-ci ? Ni de pierres et de briques, cela est presque certain.
Quelle émotion toujours ces fragments d'histoire qui ressurgissent
RépondreSupprimerBelle fin de semaine cher Pierre
Mémoire du silence, une muraille arasée, enterrée et qui revoit le jour depuis 1981. Une petite partie seulement et le reste? Imaginer son tracé. Un rempart en couleur. Un fossé rempli d'eau. Le castrum à l'abri.
SupprimerL'histoire une passion ! Garder notre patrimoine
RépondreSupprimer> Pensées au fil de l'eau, une passion sans doute mais pas seulement. Des traces dans le sol, une ville au pourtour dessiné, un corset qui bientôt devindra trop étroit. Il craquera et plus loin on en construira un autre, plus large, s'ajoutant, se substituant à celui-ci. Construction-déconstruction. Un de mes jeunes fils (il avait peut-être 5 ans, avait créé le verbe " remolir" pour dire cela.
Supprimerles siècles se superposent, le passé nous soutient
RépondreSupprimer> Brigetoun, les siècles s'ajoutent et parfois l'homme mélange les cartes et les redistribue.
Supprimeret de qui accoucha cette romaine enceinte ?
RépondreSupprimer> JEA, elle accoucha d'une souris. Non, plus sérieusement d'Aurelianum, le castrum primitif, un quadrilatère de 600 sur 500 mètres soit environ 25 hectares.
SupprimerEn tous cas, un bien bel appareil.
RépondreSupprimerOn fait pareil actuellement à Avignon autour des remparts : un gazon devant, mais une bande de terre au pied.
> Lou Bàrri, la tour et la courtine ont été dégagées récemment et construites sous Valentinien, soit au milieu du IVè siècle. C'est le seul vestige mis à jour. Notamment, ce côté nord du rempart a été arasé lors de la construction de la quatrième et dernière enceinte au XVIè siècle. On en connaît le dessin et il faudrait creuser ce qui serait compter sans les constructions qui prennent appui sur elle.
Supprimer> Lou Bàrri, les remparts d'Avignon sont du XIVè siècle, si je ne me trompe...
SupprimerLe moment de cette découverte est toujours pour nous émouvant.
RépondreSupprimer> Maïté/Aliènor, rien ne se perd, rien ne se crée ! On arase et on construit par dessus non sans avoir remblayé. Ce sont les bases qui ont été dégagées, ici...Le niveau de la rue actuelle se situe bien au-dessus de ces vestiges.
SupprimerAutour de sa robe
RépondreSupprimerDe cerceaux et crinoline
La belle "Orléans"
> Monique, à l'intérieur de ce corset primitif, la belle que voilà. C'est dans ce périmètre que se trouvent les maisons médiévales à colombages et les hôtels Renaissance que nous avons vu au cours de nos visites précédentes.
SupprimerMême restaurées les pierres anciennes me touchent profondément
RépondreSupprimer> Arlettart, il est difficile d'apprécier ce qui a été découvert et dégagé lors des fouilles et qui ensuite aurait été restauré tant la fraîcheur du rempart est patente. Typique des constructions à la mode romaine, cette alternance de pierres et de briques donne une assise solide. La preuve : les affres du temps n'y sont que peu perceptibles.
SupprimerOrléans aussi posséderait son Mur d'Aurélien ?...
RépondreSupprimer> Tilia, au cours de sa lutte contre les Carnutes, Jules César livre la ville au feu en -52 ! Elle restera ainsi jusqu'en 273 date à laquelle Aurélien de passage ici, décide de la relever de ses ruines. A cette occasion, des murailles nouvelles sont ajoutées avec un fossé sec au Nord (que nous voyons ici), au Sud, la muraille étant baignée naturellement par la Loire. Aurélien aimait beaucoup élever des murs. Cette muraille contrairement au Mur séparant l'Empire des Barbares, faisait tout au plus 1 100 mètres de périmètre !
SupprimerOui, les remparts d'Avignon sont du XIVe. Mais les morceaux vraiment d'époque commencent à se faire rares !
RépondreSupprimerLes remparts ont beaucoup souffert au cours des siècles et les restaurations furent nombreuses.
Par ailleurs, il y a encore un morceau de rempart du XIIe siècle rue Joseph Vernet.
> Michel, il est bien évident pour moi qu'Avignon ne date pas de l'arrivée des Papes ! Toutes ces "antiquités ", ce n'est qu'il y a un peu plus d'un siècle qu'on s'y intéresse (Mérimée et d'autres...) et encore moins qu'on entretient. Déjà Louis XIV se désolait que le Mur du Théâtre Antique d'Orange lui mangeait le plus gros budget du Royaume ! Avec quelques exagérations qui n'étaient pas méridionales.
Supprimer> Michel, Viviane Michel note dans son ouvrage "Avignon les yeux en l'air " (p 11) que les deux enceintes du XII et du XIIè "étaient deux murailles espacées avec de larges fossés au milieu; la muraille intérieure avait à peu près la forme carrée de l'enceinte romaine précédente, et l'autre était plus arrondie et se repère très bien sur les plans de la ville."
SupprimerTout à fait comme ici, à Orléans, pour la forme carrée que délimitent ces remparts. Les Romains n'ont fait qu'exporter un modèle identique.
çà par contre je découvre, malgré qu'elle soit voisine de la précédente
RépondreSupprimer> Gérard, ce n'est pas possible, tu t'es approché de La Pensive devant l'entrée du Musée des Beaux-Arts et juste en face tu n'as pas vu les remparts ! Il est vrai qu'ils sont dans un creux (on déblayé le terrain) et qu'il faut s'approcher tout près de la Cathédrale après avoir traversé la rue Paul Belmondo. Rassure-toi, ils seront encore là à ta prochaine visite orléanaise.
SupprimerMais les restaurations de remparts n'étaient pas justifiées par des considérations patrimoniales, mais par des nécessités de protection !
RépondreSupprimerEn fait, ceux d'Avignon ont sans doute survécu grâce aux crues du Rhône (on ne craignait plus beaucoup les invasions).
> Toujour Lou Bàrri, derrières ces barrières on tentait de se mettre à l'abri, c'est la fonction première. Peut-être aussi de l'extérieur de dissuader le visiteur. Contenir aussi une garnison souvent turbulente...
RépondreSupprimerIl reste aussi quelques vestiges de murs romain à Avignon, dont un qui fait penser au rempart d'Orléans, mais il s'agissait ici d'un passage couvert descendant vers le fleuve.
RépondreSupprimer> Françoise Dumon, Michel d'Avignon a évoqué ici même ces restes. Quand on regarde les plans anciens de ces villes, d'Avignon comme d'Orléans, il est surprenant de constater comme les enceintes successives ont donné un cadre à l'urbanisme ultérieur et comme subsiste dans le tissu urbain actuel le réseau tracé il y a des siècles.
Supprimerpensive, je le suis quand l'histoire s'oublie !
RépondreSupprimer> Lautreje, et moi je reste pensif devant ces vestiges. Cette enceinte a été terminée au IVème siècle ce qui est déjà bien tardif pour l'époque romaine. Le castrum devait auparavant être ceinturé d'une protection, les Carnutes (les Gaulois) ayant protégé l'oppidum bien avant le venue de César. Qu'était cette enceinte qui probablement suivait le même tracé que celle-ci ? Ni de pierres et de briques, cela est presque certain.
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