vendredi 6 janvier 2012

la maison silencieuse



Une grille enchaînée
deux chasse-roues montant la garde




une allée ébauchée
ou plutôt disparue
un cèdre vénérable décapité


A la campagne
une maison ci-devant bourgeoise



22 commentaires:

  1. calme si discret qu'il est absence ou présence indécelable

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  2. Pleure la solitude
    Dans la demeure délaissée
    Le vieux cèdre atend

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  3. Plantons sans guérites
    las d'attendre en vain
    adossés au mur

    Sans tête le cèdre étêté
    s'entête et passe les étés

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  4. >> Sans attendre, venant d'ouvrir le dernier Sollers, " L'éclaircie ", je vous en offre l'incipit :

    " C'est immédiat : je ne peux pas voir un cèdre, dans un jardin ou débordant d'un mur sur la rue, sans penser qu'une grande bénédiction émane de lui et s'étend sur le monde. La foule est bénie, les autobus, les camions, les voitures, les poubelles, les vélos, les scooters sont bénis. Les plus laids et les plus laides sont bénis, et aussi les vieux, les enfants, les jeunes, les femmes enceintes, les désespérés. Ils passent tous et toutes sous le cèdre, ils ne le voient pas, sa bénédiction silencieuse, verte et noire, filtre l'espace. On ne sait pas d'où lui vient cette tranquilité, cette ramure de sérénité. "

    La maison silencieuse bénie.

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  5. un 2ème "t" à "attend" qui s'est échappé sous les doigts, dans mon haïku, merci

    Juste à propos l'incipit de l'éclaircie de Sollers, il faut avouer que le Cèdre a une prestance particulière, je l'attache à la place qu'il occupait dans le jardin de la maison de mon enfance peut-être, mais il est vrai que partout où il se trouve il laisse autour de lui une aura apaisante et protectrice.

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  6. le timbre silencieux d'une douceur de vivre, un arbre au devant et la vie devient plénitude

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  7. Le noble Cèdre
    Garde sa peine, devant
    L'ancienne maison

    Sic

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  8. > Philippe Bullot, bien que les persiennes soient closes, j'espère qu'il n'y a de cadavre ni à la cave ni au grenier. N'oublions pas que nous sommes en hiver, les parisiens ne sont pas à la campagneen cette saison !

    > Michel │ˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉ│ Benoit, pour ma part je préférerais deux ou trois moutons...

    > Brigetoun, mais la pelouse est entretenue et rase, presque anglaise...

    > Monique,
    le cèdre pleureur
    dans son ombre les enfants
    partagent leurs jeux

    > Tilia,
    un tronc puissant et trapu
    un lutteur
    dans la terre profonde ancré
    pour longtemps

    > Monique, un arbre majestueux, biblique, qui défit le temps. Une graine, un jour sur mon balcon parisien, germa. Tel Jussieu, en mon chapeau, je l'ai amené à ma campagne et planté dans mon jardin. Un bel arbre déjà, ce jour, disons qu'il a seize ans.

    > Pensées au fil de l'eau, peut-être que ce cèdre avait-il son pendant, son double, de l'autre côté. On aimait à cette époque beaucoup la symétrie.

    > Sic Luceat 2, il a souffert sous la scie et les élagueurs, amputé à la base, écimé au sommet, mais toujours vert au sens d'être vaillant.

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  9. Belle histoire que ce cèdre : 16 ans à un an près l'âge de ma petite fille, est-til lui aussi en pleine adolescence ? Si oui cela a un côté très attachant.-;)

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  10. Grille fermée et chaine que cela est mélancoliquement désuet
    une vie en suspens ou vacances terminées les beaux jours reviendront de rires et de cris

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  11. Malgré son abandon, cette demeure conserve son charme.

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  12. Version longue :

    Sans tête le cèdre étêté
    s'entête et passe les étés
    sans étai. Il n'a pas été
    décimé et tient bien planté.

    La maison aux volets fermés
    sommeille en attendant l'été
    ou bien le printemps enbaumé
    de fleurs et de folle gaîté.

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  13. > Monique, l'âge de l'aîné de mes petits-fils... Il y avait, je ne sais plus en quelle contrée ou en quelle famille, où il était de coutume de planter un arbre à chaque nouvelle naissance.

    > Arlettart, et les parties de balles, sur l'herbe, sans oublier les parties de cache-cache se terminant en parties de rire interminables...

    > Françoise, à mi-ombre de cet arbre, amener une chaise-longue, les pieds nus au soleil, un bon livre en main, L'Eclaircie de Sollers, par exemple, un programme pour l'été prochain.

    > Tilia, la version originale, en VO, sans nul doûte... Préférable.
    Si l'on prête bien l'oreille, on perçoit comme des cris d'enfants. Serait-ce une partie de balle au prisonnier commencée tandis que les grandes personnes, allant et venant, préparent un déjeuner sur l'herbe...

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  14. Les chasses-roues sont fatiguées adossées au mur

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  15. > Gérard, elles le furent de tout temps ce qui les a sans doute préservées de bien des avanies.

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  16. Belle demeure où il doit faire bon y passer quelques jours de vacances en s'adonnant à la lecture ou à la méditation.

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  17. Choeur des cèdres du Liban

    "Aigles qui passez sur nos têtes,
    Allez dire aux vents déchaînés
    Que nous défions leurs tempêtes
    Avec nos mâts enracinés.
    Qu’ils montent, ces tyrans de l’onde,
    Que leur aile s’ameute et gronde
    Pour assaillir nos bras nerveux !
    Allons ! leurs plus fougueux vertiges
    Ne feront que bercer nos tiges
    Et que siffler dans nos cheveux !

    Fils du rocher, nés de nous-même,
    Sa main divine nous planta ;
    Nous sommes le vert diadème
    Qu’aux sommets d’Éden il jeta.
    Quand ondoiera l’eau du déluge,
    Nos flancs creux seront le refuge
    De la race entière d’Adam,
    Et les enfants du patriarche
    Dans nos bois tailleront l’arche
    Du Dieu nomade d’Abraham !

    C’est nous quand les tribus captives
    Auront vu les hauteurs d’Hermon,
    Qui couvrirons de nos solives
    L’arche immense de Salomon ;
    Si, plus tard, un Verbe fait homme
    D’un nom plus saint adore et nomme
    Son père du haut d’une croix,
    Autels de ce grand sacrifice,
    De l’instrument de son supplice
    Nos rameaux fourniront le bois.

    En mémoire de ces prodiges,
    Des hommes inclinant leurs fronts
    Viendront adorer nos vestiges,
    Coller leurs lèvres à nos troncs.
    Les saints, les poètes, les sages
    Ecouteront dans nos feuillages
    Des bruits pareils aux grandes eaux,
    Et sous nos ombres prophétiques
    Formeront leurs plus beaux cantiques
    Des murmures de nos rameaux."



    Alphonse de Lamartine

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  18. > Bernard, et la forêt, toute proche, des escapades en vélo à moins que tu ne préfères une partie matinale de tennis...

    > Mémoire du silence, lors d'un voyage en Orient, Lamartine a littéralement été subjugué pas la noblesse de ces arbres. Ce Choeur des cèdres en témoigne. Merci à toi.

    C'est en bois de cèdre que Salomon voulut la charpente du premier temple de Jérusalem.

    "Car les Justes poussent comme le palmier, ils s'élèvent comme un cèdre au Liban", Psaume 92, verset 13.

    Ce que ma Bible (Ecole biblique de Jérusalem) traduit encore ainsi :

    "Le juste poussera comme un palmier,
    il grandira comme un cèdre du Liban."

    du pluriel au singulier pour un même élan.

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  19. Luxe du velours vert de l'herbe ...
    Un signe d'entretien, l'espoir conservé ?

    Lorsque j'ai découvert cette seconde image, pourquoi ai-je pensé à la maison de George Sand, à Nohant ?

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  20. > Midolu, peut-être sont-elles de la même époque ces maisons; même style, une aisance certaine, à vivre pour l'été.
    Je pensais aussi à la Vallée-aux-Loups de Chateaubriand. Le parc comporte de si beaux arbres plantés par le poète dont un très beau cèdre...

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