dimanche 7 janvier 2018
Cheminement
Quelle route trace le vent ?
Il s'engouffre et coure son chemin, murmurant et hurlant, du passé faisant table rase pour que naissent de nouveaux printemps quand les blessures seront fermées.
Sommes-nous coupables de notre propre déclin ?
« C'était hier. Les vents se turent -- N'est-il rien que d'humain ?...
Si vivre est tel, qu'on s'en saisisse ! Ah! qu'on en pousse à sa limite,
D'une seule et même traite dans le vent, d'une seule et même vague sur sa course,
Le mouvement !... »
Saint-John Perse, Vents, IV.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Ciel tourmenté... belle photo...
RépondreSupprimerLes mots de Saint-John Perse font parfois frémir mais comme le vent s'entendent et s'étendent avec force et vérité jusqu'au dernier souffle...
Le vent
RépondreSupprimerSur la bruyère longue infiniment,
Voici le vent cornant Novembre ;
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds, battant les bourgs ;
Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Aux puits des fermes,
Les seaux de fer et les poulies
Grincent ;
Aux citernes des fermes.
Les seaux et les poulies
Grincent et crient
Toute la mort, dans leurs mélancolies.
Le vent rafle, le long de l'eau,
Les feuilles mortes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre ;
Le vent mord, dans les branches,
Des nids d'oiseaux ;
Le vent râpe du fer
Et peigne, au loin, les avalanches,
Rageusement du vieil hiver,
Rageusement, le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Dans les étables lamentables,
Les lucarnes rapiécées
Ballottent leurs loques falotes
De vitres et de papier.
- Le vent sauvage de Novembre ! -
Sur sa butte de gazon bistre,
De bas en haut, à travers airs,
De haut en bas, à coups d'éclairs,
Le moulin noir fauche, sinistre,
Le moulin noir fauche le vent,
Le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Les vieux chaumes, à cropetons,
Autour de leurs clochers d'église.
Sont ébranlés sur leurs bâtons ;
Les vieux chaumes et leurs auvents
Claquent au vent,
Au vent sauvage de Novembre.
Les croix du cimetière étroit,
Les bras des morts que sont ces croix,
Tombent, comme un grand vol,
Rabattu noir, contre le sol.
Le vent sauvage de Novembre,
Le vent,
L'avez-vous rencontré le vent,
Au carrefour des trois cents routes,
Criant de froid, soufflant d'ahan,
L'avez-vous rencontré le vent,
Celui des peurs et des déroutes ;
L'avez-vous vu, cette nuit-là,
Quand il jeta la lune à bas,
Et que, n'en pouvant plus,
Tous les villages vermoulus
Criaient, comme des bêtes,
Sous la tempête ?
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant,
Voici le vent cornant Novembre.
Émile Verhaeren
Bonne soirée Pierre, j'espère que ce com. passera car il semblerait que mes com. ne passent pas ni ici ni à "encre vagabonde"
mais ce ne sont que des com.
amitié