> Arlettart, poursuivons la lecture de "Les vieux chênes " de Émile Verhaeren si tu le veux bien :
Ils sont crevés, solitaires ; leur front durci Est labouré ; leur vieille écorce d'or est sombre Et leur sève se plaint plus tristement que si Le dernier cri du monde avait traversé l'ombre.
> Tilia, la mousse, du côté de l'ombre c'est-à-dire sur la face du tronc exposé au Nord; on dit aussi que c'est du côté d'où vient la pluie (l'Ouest, en nos régions)... Ce qui est curieux - cela fait déjà un certain que ce chêne est couché - c'est que ses voisins ne sont nullement ni pareillement moussus ! Pour ce qui est des indicateurs de pollution, on a souvent constaté, depuis ces années dernières, que le nombre d'espèces lichéniques tend à diminuer tandis que d'autres se développent aux abords des villes...
> Midolu, trophées que l'on rencontre, malheureusement isolés - jamais la paire entière ! - L'image est parfaite. Les bois perdus d'un seul élan, par une cervidé géant.
Enfin je te retrouve au milieu de ces troncs d'arbres preque encore vivants et des mousses. Cela me fait penser aux dépouilles des arbres sacrés où habitent les kamis ; c'est pour cela qu'on ne les coupe jamais au Japon ...
> Bonjour Asiemutée; c'est avec plaisir moi aussi que je te retrouve. Ne suis plus aussi assidu sur les blogs qu'à cette époque où le blog était consacré en grande part aux arbres. Serait-ce un retour aux sources ? De cette grande carcasse, tout un petit monde va en faire ses délices, s'y abriter, s'y nourrir... Ici, pas de sursis pour ces grands corps malades. On ne laisse plus mourir de leur " belle mort ". Le temps des druides est bien oublié.
> Mémoire du silence, autre image et belle et souple pour ce cimier abattu et ses moignons figés en terre : celle d'un des plus beaux serpents (non venimeux), l'anacondas ou eunecte.
Pour toi, ces deux dernière strophes des Vieux chênes de Verhaeren :
L'hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors, Geignant sous la tempête et projetant leurs branches Comme de grands bras qui voudraient fuir un corps, Mais que tragiquement la chair retient aux hanches,
Semblent de maux obscurs les mornes recéleurs, Car l'âme des pays du Nord, sombre et sauvage, Habite et clame en eux ses nocturnes douleurs Et tord ses désespoirs d'automne en leur branchage.
couché, abattu, prenant un air de long serpent mais rugueux et solide, figé beau
RépondreSupprimer> Brigitte Celerier, il est tombé de par la volonté des hommes.
SupprimerIl marche. Arrêtez-le, il essaie de s'enfuir !
RépondreSupprimer> Oui, Michel, morts ou vifs, les arbres marchent et migrent... Gens d'un voyage commencé il y a bien longtemps.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerDe par ses doigts il explorera encore, de par sa mousse il nourrira encore.
RépondreSupprimer> Thérèse, ses doigts tâtent le sol, cette terre qu'il a contribué à enrichir.
SupprimerDouces et changeantes, les mousses l'habillent d'une vie nouvelle.
RépondreSupprimer> Tania, du fait sur mesures...
SupprimerDans la forêt réenchantée les animaux des origines avancent en liberté ...
RépondreSupprimerUne autre vie pour celui qui est tombé
> Arlettart, poursuivons la lecture de "Les vieux chênes " de Émile Verhaeren si tu le veux bien :
SupprimerIls sont crevés, solitaires ; leur front durci
Est labouré ; leur vieille écorce d'or est sombre
Et leur sève se plaint plus tristement que si
Le dernier cri du monde avait traversé l'ombre.
Couché sur la terre, la mousse étouffe ses sanglots, l'arbre abattu meurt dans le silence mais moi, j'ai envie de crier.
RépondreSupprimer> Monique, en tombant avec fracas qui a entendu son cri, un cri qui a déchiré les cieux ?
SupprimerLes mousses poussent du côté de l'ombre, je pense qu'elles étaient déjà sur l'arbre quand il est tombé...
RépondreSupprimerMousses et lichens seraient des indicateurs de non-pollution.
> Tilia, la mousse, du côté de l'ombre c'est-à-dire sur la face du tronc exposé au Nord; on dit aussi que c'est du côté d'où vient la pluie (l'Ouest, en nos régions)... Ce qui est curieux - cela fait déjà un certain que ce chêne est couché - c'est que ses voisins ne sont nullement ni pareillement moussus !
SupprimerPour ce qui est des indicateurs de pollution, on a souvent constaté, depuis ces années dernières, que le nombre d'espèces lichéniques tend à diminuer tandis que d'autres se développent aux abords des villes...
Ainsi, ce corps me fait penser aux bois naissants d'un cervidé. Cors veloutés ...
RépondreSupprimer> Midolu, trophées que l'on rencontre, malheureusement isolés - jamais la paire entière ! - L'image est parfaite. Les bois perdus d'un seul élan, par une cervidé géant.
SupprimerEnfin je te retrouve au milieu de ces troncs d'arbres preque encore vivants et des mousses. Cela me fait penser aux dépouilles des arbres sacrés où habitent les kamis ; c'est pour cela qu'on ne les coupe jamais au Japon ...
RépondreSupprimer> Bonjour Asiemutée; c'est avec plaisir moi aussi que je te retrouve. Ne suis plus aussi assidu sur les blogs qu'à cette époque où le blog était consacré en grande part aux arbres. Serait-ce un retour aux sources ?
SupprimerDe cette grande carcasse, tout un petit monde va en faire ses délices, s'y abriter, s'y nourrir... Ici, pas de sursis pour ces grands corps malades. On ne laisse plus mourir de leur " belle mort ". Le temps des druides est bien oublié.
Anacondas vêtus de vert et bronze.
RépondreSupprimer> Mémoire du silence, autre image et belle et souple pour ce cimier abattu et ses moignons figés en terre : celle d'un des plus beaux serpents (non venimeux), l'anacondas ou eunecte.
SupprimerPour toi, ces deux dernière strophes des Vieux chênes de Verhaeren :
L'hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors,
Geignant sous la tempête et projetant leurs branches
Comme de grands bras qui voudraient fuir un corps,
Mais que tragiquement la chair retient aux hanches,
Semblent de maux obscurs les mornes recéleurs,
Car l'âme des pays du Nord, sombre et sauvage,
Habite et clame en eux ses nocturnes douleurs
Et tord ses désespoirs d'automne en leur branchage.
Pour moi, il me semble un tamanduá!
RépondreSupprimerTu as vu déjà un tamanduá?
Il est une bète qui mange des fourmis.
Sic transit gloria mundi ...