Une curieuse construction à l'angle de deux rues.
Impression de murs aussi épais que ceux d'une forteresse. Murs sombres malgré la brique. Un quadrillage de losanges noirs. A l'encoignure, une partition blanche de pierres calcaires taillées empilées en un jeu précaire d'éléments comme défiant les lois de l'équilibre, les plus volumineuses prenant appui comme toute la maison sur une assise également de blocs des mêmes pierres, se réduisant progressivement en dimensions à mesure que la pile s'élève pour se terminer par un élément unique ramené à sa plus simple expression de pierre.
Ce coin de mur que l'on nomme harpe attire le regard et renforce encore l'impression première de monumentalité de l'ensemble. Tout juste assez de recul pour en apprécier l'élévation. Et l'on retrouve le même type d'appareil sur l'autre angle de la bâtisse mais seulement à mi-hauteur le mur se prolongeant en décrochement au-delà.
Sur cette façade, les ouvertures sont absentes à l'exception d'une unique
par contre, est largement pourvue de fenêtres à l'origine menestrées, remaniées depuis, cloisonnées ou carrément condamnées au gré des occupants successifs. Toutes possèdent des pieds droits harpés garnis de pierres blanches.
Et là, sur la droite,
l'ébauche ou plutôt les restes d'un passage voûté, calfeutré de moellons disposés comme à la hâte, tandis qu'au dessus un hourdissage de briques obstrue ce qui était les charmantes ouvertures d'un ancien cabinet.
Orléans, ville d'Art et d'Histoire, Maison dite des Chevaliers du Guet.
Encore une belle découverte sur Orleand . Un ordre qui était établi à Paris ? Le Guet royal ? j'ai été voir sur Wikipédia mais je me méfie de cette source . Une batisse qui avait l'air fortifiée ?
RépondreSupprimer> Pensées au fil de l'eau, si je me souviens bien, c'est à Louis IX que l'on doit la création d'un guet royal à Paris. En décembre 1254. Chargé de la police de la ville.
Supprimermur latéral qui n'est pas destiné à être vu que d'ailleurs fait tout pour que l'oeil grimpe et le nie
RépondreSupprimer> Brigetoun, un mur qui donne un aspect de forteresse à l' bâtisse. Le Chevalier du Guet et ses hommes étaient bien à l'abri derrière !
SupprimerIl semblerait qu'il me manque quelques images, mais le peu que je vois me rappelle la maison d'Hansel et Gretel, en sucre et pain d'épices et pépites de chocolat...
RépondreSupprimer> Mémoire du silence, une vision poétique et qui nous plonge dans nos contes d'enfants. Cette teinte du mur, ses dessins en quadrillage, la brique un peu cuite...
SupprimerBelle maison pleine de passé.
RépondreSupprimerMais je ne dirai pas lucarne pour cette fenêtre qui d'ailleurs ne me semble pas du tout dans l'axe du pignon...
En tout cas, beaucoup de cachet.
> Michel, tu as tout à fait raison. Ce matin, me relisant avant de lancer la publication, j'avais buté sur cette "lucarne" si mal placée. Merci à toi. J'ai rafistolé mon texte.
SupprimerElle est à vendre : si le coeur t'en dit ?
À quel prix ?
RépondreSupprimer> Michel ne sachant que faire d'une telle bâtisse si sévère, je ne me suis pas renseigné. Un bon prix sans aucun doute. L'annonce est là depuis un certain temps.
Supprimerle quadrillage de losanges noirs
RépondreSupprimerse retrouve sur de nombreuses églises fortifiées de Thiérache
> JEA, elles sont magnifiques ces églises fortifiées et si bien conservées... Une géologie peu favorable en Thiérarche pour utiliser la pierre. Par contre les terres argileuses abondantes, si je souviens de mes cours, favorisent l'implantation des briqueteries.
Supprimerquelques illustrations sur un ancien blog :
RépondreSupprimerhttp://motsaiques.blogspot.com/2009/08/p-155-eglises-fortifiees-de-thierache-2.html
> JEA, merci de ces illustrations rassemblées en un beau billet sur ton ancien blog. La Maison des Chevaliers du Guet est donné comme étant de la première partie du XVIè siècle soit près d'un siècle avant l'édification de ces églises de Thièrarche.
SupprimerC'est une composition pour le moins hétéroclite, mais son unité reste apparente dans l'assemblage en marqueterie des briques.
RépondreSupprimerMerci pour la description et pour les informations, de même que pour l'intérêt des contenus des commentaires.
> Midolu, cette uniformité crée par la répétition du motif de croisillons donnent à ces murs, développés par ailleurs sur trois étages avec pour chaque une bonne hauteur sous plafond, une certaine tristesse et où l'on peine à reconnaître une construction Renaissance. Elle n'est pas très accueillante cette maison ! Comme tous les commisariats de Police. N'oublions pas sa fonction première.
SupprimerCurieuse ta dernière photo, comme si en obstruant ces ouvertures, on voulait signaler leur présence passée.
RépondreSupprimer> Gérard, il y a là du rafistolage. Nous sommes en limite avec la construction voisine. Un changement de destination, sans aucun doute.
SupprimerPlus graphique que mes façades d'hier, mais quel travail aussi.
RépondreSupprimer> Gérard, plus graphique que des façades d'hier ? Non, ne plaisante pas. Quelle gaiété dans les tiennes, quel désir d'attirer le regard, de se faire belles.
SupprimerPour le travail, je suis d'accord avec toi et quand on imagine l'épaisseur des murs et le placage, briques après briques, de toute cette surface, on reste stupéfait.
L'absence d'ouvertures sur le mur pignon laisse à penser qu'il y avait par le passé une maison adjacente à cet endroit là.
RépondreSupprimerSur les Chevalier du Guet à Orléans, voir page 174 ici.
Petit retour en arrière, je viens de tomber par hasard sur ce dessin de Martellange
> Tilia, ce mur aveugle longe une très ancienne rue de la ville, en bordure de l'ancien quartier canonial. Bien qu'il eut de profonds changements avec la disparition des demeures et boutiques écclésiastiques, ce mur est de la même époque la façade sur l'autre rue.
SupprimerLes "Dissertations historiques et critiques sur la Chevalerie ancienne et moderne séculière et régulière par le R.P. Honoré de Sainte-Marie, carme déchauffé, 1718, Paris " est des plus intéressant. L'auteur joue quelque peu avec les dates mais nous procure une source d'informations sur les Ordres de Chevalerie.
Le guet royal a été crée comme je l'ai rappellé plus haut par un édit de décembre 1254 par Louis IX, à Paris en tant que police de la capitale. Le commandement des archets du guet en fut rapidement confié à un noble sous l'autorité du Prévôt : le Chevalier du Guet. Pour qui on créa un ordre et une décoration.
La création du guet royal à Orléans suivit de près celui de Paris comme le subodore le R.P. de Sainte-Marie dans son ouvrage.
Merci de ces documents ainsi que du dessin de Martellange qui donne une idée du quartier canonial entourant à l'époque la cathédrale. (Il y a une petite erreur dans ton lien qui ne permet d'ouvrir directement la BNF et le document)
http://gallica.bnf.fr/ark/12148/btv1b6937435f
Quand Pierre se transforme en "guide"...
RépondreSupprimerOn ne l'oubliera pas à la sortie !
Biseeeeeeeeeeees de Christineeeeeee
> Christineeeee, j'espère bien, surtout par les temps qui sont, le guide doit bien se couvrir et braver les frimas. Par bonheur, les tourises sont rares... et les sorties uniquement sur rendez-vous.
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