mardi 11 décembre 2012
purée de pois
Pois. Purée de pois. C'est pas de la pluie. C'est de la poisse qui tombe. Un friselis sans un parfum de rossolis. C'est collant. C'est puant. Ça colle et il faut vivre tout le jour là-dedans. Rester coi. Quoi ? Rester couard. Rester sourd... Facile, il n'y a pas de boucan. Ça tombe bien. Pas un souffle. Pas un nuage en déménage. Pas un pet de chien. Pas une nonne. Pas un passant. Personne sur le quai. Pas de pétarade. Pas de grenade qui sursaute. La marmelade. La panade, vous dis-je. Le silence et l'ennui... La nuit tombera de toute façon. Sans un faux-pli. Sans prévenir. Dans le droit fil de la journée. Parce que tout le jour c'était déjà le soir. On ferme. On éteint les lumières. On baisse le rideau. On se tire. Un soupir.
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c'est pourtant beau sur la photo, ou quand on se réveille et se voit dedans (mais faudrait pouvoir effacer tout de suite après)
RépondreSupprimer> Brigitte Celerier, ce n'est pas un brouillard à couper au couteau : au réveil, on voit encore dedans, toutes nos peines, toutes joies. Un coup de chiffon, et il n'y paraîtra plus rien.
SupprimerC'est sûr, c'est pas la rue Corvisart...
:D)
Faut avoir de la famille dans le sud...
> Michel, non ce n'est par la rue Corvisart, Corvisart, par hasard comme le chante Françoise Hardy :
Supprimer{Lui}
Toutes ces choses-là
On s'les murmure tout bas
Le soir dans la
Rue Corvisart
Le bar-tabac
A éteint ses billards
Brouillard dans la
Rue Corvisart
Toujours les mêmes
{Elle}
Mêmes pavés
Mêmes paumés
{Lui}
Toujours les mêmes
{Elle}
Mêmes soupirs
Mêmes souv'nirs
Même détresse
Même adresse
{Lui}
Mêmes saisons
Mêmes maisons
{Elle}
Toujours les mêmes
{Lui}
Mêmes chansons
Même plus d'bar
{Elle}
Brouillard
Dans la rue Corvisart
{Lui}
Toutes ces choses-là
On s'les murmure tout bas
Le soir dans la
Rue Corvisart
{Elle}
Si seul'ment une seule fois
{Lui}
Brouillard
{Elle}
Un homme
{Ensemble}
Dans la rue Corvisart
{Elle}
Toujours les mêmes
{Lui}
Mêmes pavés
Mêmes paumés
{Elle}
Toujours les mêmes
{Lui}
Mêmes trottoirs
Même histoire
Mêmes blessures
Mêmes chaussures
{Elle}
Même migraine
Même rengaine
{Lui}
Toujours les mêmes
{Elle}
Même cafard
Même mouchoir
{Lui}
Brouillard
Dans la rue Corvisart
{Elle}
Toutes ces choses-là
On s'les murmure tout bas
Le soir dans la
Rue Corvisart
{Lui}
Si seulement une seule fois
{Elle}
Brouillard
{Lui}
Une femme
{Ensemble}
Dans la rue Corvisart
Si seulement une seule fois
Quelqu'un dans la rue Corvisart
{Elle}
Un homme
{Lui}
Une femme
{Ensemble}
Juste une seule fois
Brouillard dans la rue Corvisart
Paroles de Michel Jonasz !!! Il faut le dire...
Supprimer> Merci, Michel, de la précison. C'est dit !
SupprimerC'est à peu près pareil ici depuis quelques jours.. Ton texte exprime bien le ressenti dans ces journées grisâtres..
RépondreSupprimer> Tanette, cette période ne correspond-t-elle pas au Brumaire révolutionnaire ? On a voulu changer le calendrier mais les brouillards sont restés fidèles !
SupprimerCourage, encore une dizaine de jours et les journées vont commencer à rallonger... ou alors ce sera la fin du monde :D
RépondreSupprimer> Tilia, le jour le plus court sera pour le vendredi 21 décembre prochain. Le mot " solstice " vient bien évidemment de " sol ", le soleil et de " sistere ", s'arrêter, se retenir, comme si dans sa descente (apparente) dans le champ stellaire, notre étoile hésitait à poursuivre. Et puis tout repart, un tour nouveau se prépare. Eu vogue le char du Soleil.
SupprimerJ'aime beaucoup ton texte :)
RépondreSupprimer> Philippe Bullot, un peu de folie, divaguer dans le brouillard, le soleil est au-dessus des nuages.
Supprimerc'est épuré mais de poids, ça comptera !
RépondreSupprimer> Thierry, gourmand de mots, des pois cassés, chiche !
Supprimertiens j'ai vu cette expressionsur le blog d'ELFI !
RépondreSupprimerBon, ici plein soleil mais le froid est là !
Patience...
> Enitram, un marronnier , un sujet qui revient et puis s'en va.
SupprimerPhoto et texte
RépondreSupprimerau diapason
> Mémoire du silence, des gribouillages que la pluie effacera...
Supprimer
RépondreSupprimer"Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton ;
Le brouillard a tout pris
Autour de ma maison
Plus de fleurs au jardin,
Plus d'arbres dans l'allée ;
La serre des voisins
Semble s'être envolée.
Et je ne sais vraiment
Où peut s'être posé
Le moineau que j'entends
Si tristement crier."
Maurice Carême
> Mémoire du silence, un court poème mais si vrai et touchant comme tout ce qu'a écrit Maurice Carême. Merci.
SupprimerPuis-je, en regard, évoquer les Choses du soir de Victor Hugo, un poème plus long, parfois un peu grandiloquent mais où l'on trouve quelques belles choses brumeuses ne serait-ce que le refrain !
Choses du soir
Le brouillard est froid, la bruyère est grise ;
Les troupeaux de bœufs vont aux abreuvoirs ;
La lune, sortant des nuages noirs,
Semble une clarté qui vient par surprise.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Le voyageur marche et la lande est brune ;
Une ombre est derrière, une ombre est devant ;
Blancheur au couchant, lueur au levant ;
Ici crépuscule, et là clair de lune.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
La sorcière assise allonge sa lippe ;
L'araignée accroche au toit son filet ;
Le lutin reluit dans le feu follet
Comme un pistil d'or dans une tulipe.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
On voit sur la mer des chasse-marées ;
Le naufrage guette un mât frissonnant ;
Le vent dit : demain ! l'eau dit : maintenant !
Les voix qu'on entend sont désespérées.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Le coche qui va d'Avranche à Fougère
Fait claquer son fouet comme un vif éclair ;
Voici le moment où flottent dans l'air
Tous ces bruits confus que l'ombre exagère.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Dans les bois profonds brillent des flambées ;
Un vieux cimetière est sur un sommet ;
Où Dieu trouve-t-il tout ce noir qu'il met
Dans les cœurs brisés et les nuits tombées ?
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Des flaques d'argent tremblent sur les sables ;
L'orfraie est au bord des talus crayeux ;
Le pâtre, à travers le vent, suit des yeux
Le vol monstrueux et vague des diables.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Un panache gris sort des cheminées ;
Le bûcheron passe avec son fardeau ;
On entend, parmi le bruit des cours d'eau,
Des frémissements de branches traînées.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
La faim fait rêver les grands loups moroses ;
La rivière court, le nuage fuit ;
Derrière la vitre où la lampe luit,
Les petits enfants ont des têtes roses.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
La photo est belle, le texte y colle.
RépondreSupprimerLe soupir est ami du silence.
> Tania, le soupir, en musique, n'est qu'un bref, très bref instant de silence. On retient son souffle, la main en attente. Les soupirs dans une composition musicale donnent une certaine teinte à la ligne mélodique, pour ne pas dire une atmosphère. "Atmosphère, atmosphère...", une réplique du film culte " Quai des brumes " écrite par Prévert. Mis à part qu'ici nous ne sommes pas au bord du canal Saint-Martin !
SupprimerQuelle harmonie, quelle mélancolie aussi dans cette image et ce texte qui vous plongent sans effort dans l'atmosphère de ce soir là sur les bords de la Loire.
RépondreSupprimerBien sur il fait froid mais les paysages dans le brouillard sont d'une beauté à vous couper le souffle. Celui du matin est plus clair il suffit que le soleil transperce la brume et vous vous trouvez plongé dans la féérie qui vous conduit tout droit à la béatitude, la contemplation, la méditation vous laissant envelopper avec délectation dans le silence et la douceur de ce voile de tulle où même le froid s'oublie devant la beauté des lieux.
> Monique, une source d'inspiration que la brume qui montre plus qu'elle ne cache.
SupprimerDe Baudelaire, écoutons ce qu'en dit le poète dans les vers qui suivent :
"II est doux, à travers les brumes, de voir naître
"L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre
"Les fleuves de charbon monter au firmament
"Et la lune verser son pâle enchantement.
"Je verrai les printemps, les étés, les automnes;
"Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,
"Je fermerai partout portières et volets
"Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
"Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
"Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,
"Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,
"Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin. "
Paysage, Les fleurs du mal.
Comme un étouffement le coeur s'arrête
RépondreSupprimerLa route est fermée
la pensée lourde s'évade
Rien
> Arlettart, comme le fait remarquer justement Dominique Hasselman (ci-dessous), il ne s'agit pas d'une rue mais d'un quai déserté, embrumé et enroué,qui dort sous la couette.
SupprimerUN FORT JOLI TEXTE. Merci.
RépondreSupprimer> Merci Annick de ta visite. trop enrhumé pour le mettre en chanson, ce texte !
Supprimerapurés les comptes
RépondreSupprimerpas apeuré par les contes
ceux qui nous hérissent
par la magie de la mémoire
et la source des vieux grimoires
nous sommes en superbe compagnie
ce n'est pas du clair obscur seulement
mais Rembrandt harmenzoon van rijn
a laissé des traces qui jamais ne s'effacent
> Thierry, les brumes du Nord ont fini par effacer son nom et ne conserver que son premier prénom à notre peintre. La lumière du Nord sait aussi être belle et guider le pinceau : notre spécialiste du clair-obscur nous l'a montré magnifiquement.
SupprimerPour brouiller les cartes
RépondreSupprimeril faut un quai des brumes
et quelques beaux yeux qui trainent
> Thierry, pour les beaux yeux de Michèle Morgan si bien mis en lumière par Marcel Carné.
SupprimerMélancolie... soupirs...
RépondreSupprimerLe brouillard ...
Il ne faut pas attendre le 21.12.
Le monde est fini. Rien aprés le brouillard.
Ne reste que la tristesse en beauté et l'espoir d'un rayon de soleil.
> Neyde, le monde ou plutôt la planète poursuit sa route... À toi le soleil, à nous la pluie. L'hiver est doux en cette période. On dit que Noël sera pour nous " au balcon ". Mais gare au retour du froid.
SupprimerJe ne connaissais pas cette chanson de Françoise Hardy... elle "colle" légèrement avec la photo (qui ne représente cependant pas une rue de ville, "brouilleuse" (j'ose) à souhait.
RépondreSupprimer> Dominique Hasselmann, la chanson colle plus ou moins bien avec l'atmosphère mais le brouillard arrondit les angles. Nous ne regarderons pas de trop près. Joyeuses fêtes.
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