Un retour sur images de cette Loire que j'aime, je reviens de Blois... j'ai longuement marché sur ses rives...les couleurs, les oiseaux, les reflets, les pierres du chemin, les escaliers, un plein de bonheur... Avez-vous été à la fête des duits cet été ? "Un duit est un chemin de pierres construit dans le lit de la Loire afin d'en canaliser partiellement le cours et de faciliter la navigation, y compris en période de basses eaux. Orléans compte deux duits, celui face à la place de la Loire et le duit St-Charles sous le pont Thinat."
A lire un amour de Loire de Jacques Lacarrière
« Je me demande ce que serait devenue ma vie sans la Loire. Très tôt, ce fleuve exalta mon imagination en me laissant rêver de mers et de pays lointains et en provoquant dans mon esprit mille réflexions sur la nature, le destin et la raison d’être des fleuves. Car je ne me suis pas contenté, alors, d’aimer et d’admirer la Loire, je l’ai parcourue, descendue, remontée à la nage et en bateau, sondée en ses moindres fonds et ses moindres recoins.
… La Loire ne coule pas seulement entre ses rives, elle coule aussi au cœur de la mémoire. Et depuis qu’enfant, je l’ai découverte, j’ai toujours quelque part en moi, enclos d’images, de senteurs et de sons, un mont Gerbier de Songe. »
Tes photos et le commentaire de Monique m'ont appris ce qu'est le "duit" et son utilité. Je regrette de ne pas connaître ce fleuve dont vous faites tant d'éloges. Tanette
"Le duit séduit la Loire pour la duire dans un conduit, ce qui induit un déduit réduit." Traduction de ma petite élucubration : La digue capte la Loire pour la dompter dans un chenal, ce qui implique un moindre plaisir.
"fleuve et hommes à travers siècles"(Brigetoun) Dans tous les pays les fleuves ouvrent le chemin de l'hommme. Ont doit aimer les fleuves: ils portent la vie, la beauté. Je peux dire que je connais la Loire, tant vous parlez sur lui et la montrez pour nous. C'est belle la Loire!
> Monique, tu as tout à fait raison d'en faire la remarque : le duit sur lequel je suis allé et que je présente ici est celui d'Orléans, face à la Place de Loire. Le duit Saint-Charles est un peu plus en amont. On l'aperçoit au loin, signalé par les arbres au milieu du fleuve. Encore plus en amont, un troisième duit, ultime tentative pour canaliser le fleuve avant Orléans, le duit de Saint-Jean de Braye. Merci de la citation de Lacarrière qui a passé une grande partie de sa jeunesse en cette ville. J'aime tout particulièrement ce " Mont Gerbier de Songe " qu'il conserve en son coeur. La Loire est une grande et forte inspiratrice...
> Brigetoun, dans le cas présent, la lutte a été constante jusqu'à ce que les hommes, de guerre lasse, abandonnent le terrain...
> Léo Hanrre, ce n'est pas si certain. Les basses eaux de l'été on montré, en dégageant largement la base de cette digue, combien en mauvais état elle était. Les pierres sont disjointes, torturées pas les racines des peupliers qui y ont élus domicile sans parler des coups de butoir des eaux hivernales en période de crue qui font leur travail de sape.
> Tanette, un vieux mot pour un ouvrage ancien. Les Gaulois déjà tentaient de contenir les divagations du fleuve à l'aide de pieux, de terre et de pierres. Tu ne connais pas la vallée des Rois, le berceau de la France, patrimoin mondial selon l'UNESCO ? Il faut réparer cela de suite, disons, au printemps prochain.
> Tilia, te voici fort en verve, ce matin ! Mais la belle renacle à ce qu'on la tienne par le mors et rue dans les brancards et n'en fera qu'à sa tête. Sauvage, elle est. sauvage restera.
> Neyde, j'en suis heureux que tu connaisses un peu mieux ce fleuve dont tu entendis parler en ta jeunesse... Mettre des images sur des souvenirs anciens.
> Pat, une cavale, la Loire, crinière au vent, sautant par-dessus les barrières, faisant fi des chemins que l'homme a voulu lui tracer.
Bords de Loire, bords de fleuves, bords d'eaux: avec ou sans bride, toujours le même charme. J'aime chaque fois que je découvre les rives d'un nouveau fleuve et je ne connais pas encore la Loire. Tes photos se répondent et créent un bel ensemble.
> Arlettart, autres choses et encore mieux dites, de Maurice Génevoix, un des chantres de la Loire:
" La conquérante, la fantasque, le rivière aux menteuses langueurs, aux brusques et terribles colères... elle est sauvage, sauvagement libre; elle se garde et brise toute contrainte d'où qu'elle vienne..." (in Rrôu, 1931)
> Naline, combien y ont succombé et pas seulement rois ou reines...
> Maïté/Aliénor, une lacune qu'il faudra combler mais ne compte pas sur moi pour t'y mener en bâteau !
> Lautreje, majestueuse et trompeuse mais on lui pardonne tant qu'il n'y a pas mort d'homme.
J'ai pensé à un livre intitulé : "André Breton a-t-il dit passe", de Charles Duits (Denoël, Les Lettres nouvelles, 1969, éditeur : Maurice Nadeau, toujours vivant), et la Loire est un fleuve poétique - s'en remettre aussi à Julien Gracq - comme vos photos ici et ce mot "duit", non maudit.
> Mémoire du silence, l'histoire du rat de ville et du rat des champs en quelque sorte
Autrefois le Rat de ville Invita le Rat des champs, D'une façon fort civile, A des reliefs d'Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie Le couvert se trouva mis. Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête, Rien ne manquait au festin ; Mais quelqu'un troubla la fête Pendant qu'ils étaient en train.
A la porte de la salle Ils entendirent du bruit : Le Rat de ville détale ; Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire : Rats en campagne aussitôt ; Et le citadin de dire : Achevons tout notre rôt.
- C'est assez, dit le rustique ; Demain vous viendrez chez moi : Ce n'est pas que je me pique De tous vos festins de Roi ;
Mais rien ne vient m'interrompre : Je mange tout à loisir. Adieu donc ; fi du plaisir Que la crainte peut corrompre.
> Dominique Hasselmann, sans oublier que le duit est parfois orthographié "dhuis" et que la rivière le Loiret possède un petit affluent dénommé le Dhuy. Sont-ils, tous ces mots, de la même famille ou ne représentent-ils que des variations d'un même vocable ? Je note que le père de Charles Duits était d'origine néerlandaise venu d'un pays d'eau. De l'eau à notre moulin.
> Michel, à franquevaux. Les Ponts de Cé sont près de Tours et lorsque le poète les traversa, c'était il y a bien longtemps maintenant :
J'ai traversé Les Ponts-de-Cé C'est là que tout a commencé
Une chanson des temps passés Parle d'un chevalier blessé,
D'une rose sur la chaussée Et d'un corsage délacé,
Du château d'un duc insensé Et des cygnes dans les fossés,
De la prairie où vient danser Une éternelle fiancée,
Et, j'ai bu comme un lait glacé Le long lai des gloires faussées.
La Loire emporte mes pensées Avec les voitures versées,
Et les armes désamorcées, Et les larmes mal effacées,
Oh ! ma France ! ô ma délaissée ! J'ai traversé Les Ponts-de-Cé.
Un retour sur images de cette Loire que j'aime, je reviens de Blois... j'ai longuement marché sur ses rives...les couleurs, les oiseaux, les reflets, les pierres du chemin, les escaliers, un plein de bonheur...
RépondreSupprimerAvez-vous été à la fête des duits cet été ?
"Un duit est un chemin de pierres construit dans le lit de la Loire afin d'en canaliser partiellement le cours et de faciliter la navigation, y compris en période de basses eaux. Orléans compte deux duits, celui face à la place de la Loire et le duit St-Charles sous le pont Thinat."
A lire un amour de Loire de Jacques Lacarrière
« Je me demande ce que serait devenue ma vie sans la Loire. Très tôt, ce fleuve exalta mon imagination en me laissant rêver de mers et de pays lointains et en provoquant dans mon esprit mille réflexions sur la nature, le destin et la raison d’être des fleuves. Car je ne me suis pas contenté, alors, d’aimer et d’admirer la Loire, je l’ai parcourue, descendue, remontée à la nage et en bateau, sondée en ses moindres fonds et ses moindres recoins.
… La Loire ne coule pas seulement entre ses rives, elle coule aussi au cœur de la mémoire.
Et depuis qu’enfant, je l’ai découverte, j’ai toujours quelque part en moi, enclos d’images, de senteurs et de sons, un mont Gerbier de Songe. »
Jacques Lacarrière
fleuve et hommes
RépondreSupprimerà travers siècles
luttent et collaborent
compagnonnage
Rien n'aura de prise sur lui hors les ans.
RépondreSupprimerC'est induit.
Tes photos et le commentaire de Monique m'ont appris ce qu'est le "duit" et son utilité. Je regrette de ne pas connaître ce fleuve dont vous faites tant d'éloges.
RépondreSupprimerTanette
"Le duit séduit la Loire pour la duire dans un conduit, ce qui induit un déduit réduit."
RépondreSupprimerTraduction de ma petite élucubration :
La digue capte la Loire pour la dompter dans un chenal, ce qui implique un moindre plaisir.
"fleuve et hommes
RépondreSupprimerà travers siècles"(Brigetoun)
Dans tous les pays les fleuves ouvrent le chemin de l'hommme.
Ont doit aimer les fleuves: ils portent la vie, la beauté.
Je peux dire que je connais la Loire, tant vous parlez sur lui et la montrez pour nous. C'est belle la Loire!
Beauté du temps
RépondreSupprimerl'eau coule paisible
la durée d'un moment
chemin du vent
> Monique, tu as tout à fait raison d'en faire la remarque : le duit sur lequel je suis allé et que je présente ici est celui d'Orléans, face à la Place de Loire. Le duit Saint-Charles est un peu plus en amont. On l'aperçoit au loin, signalé par les arbres au milieu du fleuve. Encore plus en amont, un troisième duit, ultime tentative pour canaliser le fleuve avant Orléans, le duit de Saint-Jean de Braye.
RépondreSupprimerMerci de la citation de Lacarrière qui a passé une grande partie de sa jeunesse en cette ville. J'aime tout particulièrement ce " Mont Gerbier de Songe " qu'il conserve en son coeur. La Loire est une grande et forte inspiratrice...
> Brigetoun, dans le cas présent, la lutte a été constante jusqu'à ce que les hommes, de guerre lasse, abandonnent le terrain...
> Léo Hanrre, ce n'est pas si certain. Les basses eaux de l'été on montré, en dégageant largement la base de cette digue, combien en mauvais état elle était. Les pierres sont disjointes, torturées pas les racines des peupliers qui y ont élus domicile sans parler des coups de butoir des eaux hivernales en période de crue qui font leur travail de sape.
> Tanette, un vieux mot pour un ouvrage ancien. Les Gaulois déjà tentaient de contenir les divagations du fleuve à l'aide de pieux, de terre et de pierres. Tu ne connais pas la vallée des Rois, le berceau de la France, patrimoin mondial selon l'UNESCO ? Il faut réparer cela de suite, disons, au printemps prochain.
> Tilia, te voici fort en verve, ce matin ! Mais la belle renacle à ce qu'on la tienne par le mors et rue dans les brancards et n'en fera qu'à sa tête. Sauvage, elle est. sauvage restera.
> Neyde, j'en suis heureux que tu connaisses un peu mieux ce fleuve dont tu entendis parler en ta jeunesse... Mettre des images sur des souvenirs anciens.
> Pat, une cavale, la Loire, crinière au vent, sautant par-dessus les barrières, faisant fi des chemins que l'homme a voulu lui tracer.
Que de choses dites et bien dites n'en connaissant rien si ce n'est des images
RépondreSupprimerMerci et salut mes Beaux Seigneurs et Gentes Dames
Le charme des bords de Loire...
RépondreSupprimerBelle semaine !
Sauvage redeviendra. D'après ce qu'on peut lire dans ce projet, il serait question de lui rendre sa liberté...
RépondreSupprimerBords de Loire, bords de fleuves, bords d'eaux: avec ou sans bride, toujours le même charme. J'aime chaque fois que je découvre les rives d'un nouveau fleuve et je ne connais pas encore la Loire.
RépondreSupprimerTes photos se répondent et créent un bel ensemble.
majestueusement romantique !
RépondreSupprimer> Arlettart, autres choses et encore mieux dites, de Maurice Génevoix, un des chantres de la Loire:
RépondreSupprimer" La conquérante, la fantasque, le rivière aux menteuses langueurs, aux brusques et terribles colères... elle est sauvage, sauvagement libre; elle se garde et brise toute contrainte d'où qu'elle vienne..." (in Rrôu, 1931)
> Naline, combien y ont succombé et pas seulement rois ou reines...
> Maïté/Aliénor, une lacune qu'il faudra combler mais ne compte pas sur moi pour t'y mener en bâteau !
> Lautreje, majestueuse et trompeuse mais on lui pardonne tant qu'il n'y a pas mort d'homme.
En ville
RépondreSupprimerla liberté se bride
plus loin
elle court entre les herbes
J'ai pensé à un livre intitulé : "André Breton a-t-il dit passe", de Charles Duits (Denoël, Les Lettres nouvelles, 1969, éditeur : Maurice Nadeau, toujours vivant), et la Loire est un fleuve poétique - s'en remettre aussi à Julien Gracq - comme vos photos ici et ce mot "duit", non maudit.
RépondreSupprimer"La Loire emporte mes pensées"*,
RépondreSupprimerle fleuve brisé à la nuit traversé,
en gloire effacé, bien le bonjour.
"C" Louis Aragon
> Mémoire du silence, l'histoire du rat de ville et du rat des champs en quelque sorte
RépondreSupprimerAutrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D'une façon fort civile,
A des reliefs d'Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu'un troubla la fête
Pendant qu'ils étaient en train.
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
Le Rat de ville détale ;
Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire :
Rats en campagne aussitôt ;
Et le citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.
- C'est assez, dit le rustique ;
Demain vous viendrez chez moi :
Ce n'est pas que je me pique
De tous vos festins de Roi ;
Mais rien ne vient m'interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ; fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre.
> Dominique Hasselmann, sans oublier que le duit est parfois orthographié "dhuis" et que la rivière le Loiret possède un petit affluent dénommé le Dhuy. Sont-ils, tous ces mots, de la même famille ou ne représentent-ils que des variations d'un même vocable ? Je note que le père de Charles Duits était d'origine néerlandaise venu d'un pays d'eau. De l'eau à notre moulin.
> Michel, à franquevaux. Les Ponts de Cé sont près de Tours et lorsque le poète les traversa, c'était il y a bien longtemps maintenant :
J'ai traversé Les Ponts-de-Cé
C'est là que tout a commencé
Une chanson des temps passés
Parle d'un chevalier blessé,
D'une rose sur la chaussée
Et d'un corsage délacé,
Du château d'un duc insensé
Et des cygnes dans les fossés,
De la prairie où vient danser
Une éternelle fiancée,
Et, j'ai bu comme un lait glacé
Le long lai des gloires faussées.
La Loire emporte mes pensées
Avec les voitures versées,
Et les armes désamorcées,
Et les larmes mal effacées,
Oh ! ma France ! ô ma délaissée !
J'ai traversé Les Ponts-de-Cé.
Louis Aragon, les Yeux d'Elsa, 1942