" Le chat est un animal domestique infidèle, qu'on ne garde que par nécessité, pour l'opposer à un autre ennemi domestique encore plus incommode, et qu'on ne peut chasser : car nous ne comptons pas les gens qui, ayant du goût pour toutes les bêtes, n'élèvent des chats que pour s'en amuser; l'un est l'usage, l'autre est l'abus; et quoique que les animaux, sur-tout quand ils sont jeunes, ayent la gentillesse, ils ont en même temps une malice innée, un caractère faux, un naturel pervers, que l'âge augmente encore, et que l'éducation ne fait que masquer... "
Leclerc, comte de Buffon, Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du cabinet du Roi, 1756.
Une très belle sculpture !
RépondreSupprimerBonne journée :)
> Philippe Bullot, une sculpture qui fait penser à un modelage, une sorte de bas-relief un peu naïf de figuration.
SupprimerLe chat de la sculpture a l'air sévère, c'est vrai qu'ils prennent souvent cet air sérieux. Mr de Buffon prête au chat bien des caractéristiques humaines.
RépondreSupprimer> Françoise Dumon, le texte de Buffon est extraordinaire de ce point de vue. Pour un naturaliste! Le chat vient tout juste, en Europe, de trouver quelques lettres de noblesse après avoir été diabolisé pendant tout le Moyen-Âge. Le portrait très humanisé qu'en dresse Buffon avait déjà eu un précurseur en la " personne " du Chat-Botté de Charles Perrault.
SupprimerLe gal n'a qu'à bien se tenir !
:D
> Michel, le regard du chat n'est pas très aimable, en effet.
SupprimerLe chat restera-t-il de marbre ?
<:3))))~~
> Michel, faisant le gros dos, les oreilles en éveil, le chattemite ne bougera pas.
SupprimerImperturbable "Greffier " mais au fait pourquoi ce nom ?? entre autre
RépondreSupprimer> Arlettart, c'est un mot d'argot, du moins on s'accorde là-dessus. De griffes à greffe et à greffier, il n'y a qu'un pas. La griffe n'est-elle pas le paraphe, la signature, si chère à nos greffiers qui portent robe noire et plastron blanc. Alors si le matou est noir avec une petite bavette de poils blancs, l'homologie devient frappante.
Supprimergrande dignité, presque sévérité de ce chat - il a presque un petit air de sphinx, tempéré par ses moustaches
RépondreSupprimer> Brigitte Celerier, c'est qu'en Égypte ancienne, le chat était vénéré comme un dieu ! Elles sont belles ses moustaches, n'est-ce pas ?
SupprimerCe matou là n'est pas un chat passant parmi les livres, c'est un chasseur de petits oiseaux. Pas vraiment le genre de chat que j'aime !
RépondreSupprimerLe Chat et le Soleil
Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.
Maurice Carême
> Tilia, tous les chats cependant aiment les papiers (voir ce qu'en dit le " greffier " lui aussi grand amateur de paperasses) mais celui-ci est, je te l'accorde, plutôt du genre chasseur...
SupprimerAlors, poème pour poème, je te propose les deux premières strophes du Chat de Baudelaire.
" Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
"Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret. "
Ce chat est loin dans la sculpture et le texte du comte de Buffon du "miou" de l'Egypte ancienne et de toutes les qualités qui lui étaient conférées.
RépondreSupprimerAmoureuse des chats ce n'est pas pour rien que mon chat s'appelle Papyrus sans pour autant avoir le culte du chat ce sont d'admirables animaux de compagnie et compagnons d'écriture.
> Monique, sans aucun doute, j'ai franchi sans vergogne les siècles...
SupprimerNous avons eu un chat, un Siamois, un vrai, qui a vécu avec nous exactement 20 ans ! Nous lui avions donné le nom de " pichi " qui en persan signifie " chat ". J'avais, à l'époque (l'Iran n'était pas encore le pays qu'il est devenu), une élève universitaire de Tabriz qui lui avait donné son nom.
Poursuivons le magnifique poème de Baudelaire dont je t'offre les deux strophes suivantes :
" Cette voix, qui perle et qui filtre
" Dans mon fonds le plus ténébreux,
" Me remplit comme un vers nombreux
" Et me réjouit comme un philtre.
" Elle endort les plus cruels maux
" Et contient toutes les extases ;
" Pour dire les plus longues phrases,
" Elle n'a pas besoin de mots."
Les siamois sont des chats très particuliers et j'ose dire d'une intelligence hors du commun nous n'avons toujours eu que des siamois sauf ce petit dernier (un petit Moïse sauvé des eaux !)Leur rapport avec les humains est assez extraordinaire et je n'exagère pas vous l'avez sans doute remarqué avec "pichi" et je n'en ai aucun doute aux vers de Baudelaire que vous m'avez offert. Merci Pierre.
RépondreSupprimer> Monique, les siamois tiennent, dans leur comportement, un peu du chien. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ont un caractère bien affirmé. Le nôtre, en particulier, ne pouvait pas voir un chat dans le voisinage mais copinait volontiers avec les chiens - ceux qui lui plaisaient évidemment - comme ce chien de gardien de vaches (en vacances) qui avait l'honneur de venir manger dans son plat !
SupprimerDans l'attente de découvrir le reste de la bande - des voisins de façade.
RépondreSupprimerLa lecture de Buffon et des commentaires est un plaisir, qu'on soit félinophile ou non.
> Tania, un peu de patience. Comme au festival d'Angoulême, on aura droit à toutes la bande dessinée.
SupprimerUne belle écriture que celle de Buffon. Son Histoire naturelle occupe seulement 56 volumes. On notera l'usage du point-virgule comme on ne l'utilise plus aujourd'hui. Des nuances ainsi marquées, subtilement, dans l'expression des idées.
" Le chat et la lune
RépondreSupprimerLe chat s'en allait ça et là,
La lune tournait comme une toupie,
Le plus proche parent de la lune,
Le chat rampant, leva les yeux.
Minnaloushe rampe dans l'herbe
De flaque de lune en flaque de lune,
Et là-haut la lune sacrée
Commence une phase nouvelle.
Minnaloushe a-t-il conscience
Que ses prunelles changent sans cesse,
Qu'elles vont du cercle au croissant,
Pour aller du croissant au cercle ?
Minnaloushe rampe dans l'herbe,
Solitaire, sage, important,
Levant vers la lune changeante
Ses yeux changeants. "
William Butler Yeats
> Mémoire du silence, à pattes de velours, il rampe le chat, jouant avec la lune.
SupprimerMerci de ce poème de Yeats, magnifique poète Irlandais.
Les yeux des chats ont quelque chose d'énigmatique.
Son principal atout restant qu'il ne se sent jamais coupable!
RépondreSupprimer> Thérèse, jamais coupable. Tibert, dans le Roman de Renart, en est un exemple...
RépondreSupprimerRenart se plaint de sa mésaventure.
" Renart se plaint de sa mésaventure,
Il regarde à travers un champ en culture,
et voit Tibert qui s'amuse
tout seul, sans compagnie :
il va en jouant avec sa queue,
et en tournant autour de lui-même.
Alors qu'il fait un saut, il se retourne
et voit Renart. Que le feu de l'enfer le brûle !
Il l'a bien reconnu à son poil roux :
« Seigneur, fait-il, soyez le bienvenu. »
Renart répond avec méchanceté :
« Tibert, je ne vous salue point.
Ne venez jamais là où je suis,
car, je jure sur ma tête que je vous ferais
volontiers mal si j'en avais l'occasion. »
Il serait maintenant préférable que Tibert se taise
car Renart est très en colère.
Pourtant il se gratte, puis se dirige vers lui
tout simplement et sans faire de bruit.
Il dit : « Cher seigneur, il m'est très pénible
que vous soyez irrité contre moi. »
Renart est vraiment mal en point
à force de jeûne et de mauvais traitements;
il n'a soin de lui chercher querelle
car il est resté sans manger toute la journée.
Tibert, lui, est frais et dispos :
ses moustaches sont toutes blanches,
ses dents tranchantes et aiguës,
et ses griffes bien longues pour écorcher.
Si Renart essayait de le mater,
je crois qu'il se défendrait volontiers.
Renart souhaite plutôt n'engager
aucun combat contre Tibert,
bien qu'en d'autres lieux il en eût envie.
Il choisit alors ses mots d'une autre manière :
« Tibert, fait-il, j'ai entrepris
une guerre très dure et cruelle
contre mon compère Ysengrin.
J'ai enrôlé beaucoup de soldats,
et je souhaiterais tant vous prier
de rester avec moi et à ma solde.
Car avant que soit conclue
une trêve entre moi et lui,
je compte lui causer de gros ennuis. » ...
Le chat à mi voix
RépondreSupprimernettoie son minois
il n'a rien d'un haret
mais souple sur le jarret
il lui arrive de se frotter
quelle idée lui a donc trotté
le chat n'est pas un tigre
de papier ni même embrigadé
mais il est absorbé par sa queue
qui bat comme un métronome
sa bonne vue n'en fait pas un astronome
et s'il n'a rien d'un gnome
il a les yeux comme des étoiles
ce n'est pas un discret voile
mais il intensifie la lumière
et la réfléchis en somme
pourtant s'il est posé
il peut vite déguerpir
au moindre bruit suspect
il change vite d'aspect
> Thierry, belle anthologie en vers, cousine de la comptine, en l'honneur du chat. Comme dirais l'autre, j'aime !
SupprimerIl y a 8 ans, nous avons, chez nous, une chatte - (Nina - demi siamaise,les beaux yeux bleus). Une bonne compagnie.
RépondreSupprimerJe ne peux lire le journal sans qu'elle vienne et dorme sur mes jambes.
Quand nous sommes hors de chez nous, elle nous attend à la fenêtre, prés de la porte.
Il y a 3 ans est venue chez nous une petite chienne (Mickyta - pinscher 0), qu'elle a adoté comme sa fille (à ce moment là, Mick n'avais que deux mois, très, très petite).
Aujourd'hui la petite commande et la chatte obeit ...
J'avais un petit peur des chats, maintenant, après Nina, je les aime!
à propos: il gatto ha mangiato la colomba ma non va mangiare il gallo
> Neyde, bel exemple qui bat en brèche l'expression bien connue : " Être comme chien et chat ", c'est-à-dire se regarder " en chiens de faïence ", avec une certaine animosité et défiance.
SupprimerLe portrait de Buffon bien qu'ayant des accents de justesse je le trouve tout de même sévère. Il est vrai qu'il faut le replacer dans une époque. De nos jours rares sont ceux qui adoptent un chat pour éloigner les "nuisibles". Je crois que les traits de son caractère sont prioritaires. On aime le chat pour son côté indépendant, son besoin de liberté, sa débrouillardise, puis ses moments d'affection, de douceur; c'est l'animal de compagnie domestiqué sans l'être, contrairement au chien.
RépondreSupprimer(chgmt d'adresse du blog)
> Sido, le portrait est très sévère. Il faut bien comprendre qu'à l'époque où écrit notre auteur, le chat vient seulement de se hisser au niveau de l'animal de compagnie. Jusqu'ici, il était considéré, bien que tous ne soient pas de robe noire, comme maléfique et l'allié de Belzébuth.
Supprimerde Buffon, encore : " Parmi ceux qui sont dans ce pays-ci, on ne peut distinguer que six races, savoir le Chat
sauvage, le Chat domestique qui a les lèvres et la plante des pieds noires, le Chat domestique qui a les lèvres vermeilles, le Chat domestique appelé chat d’Espagne, le Chat domestique connu sous le nom de Chat des Chartreux, et le Chat domestique venu d’Angora. "
Le portrait des chats par desmond morris me plairait assurément plus
RépondreSupprimer> Thierry, une toute autre approche que celle de Desmond Morris et néanmoins inspirée des études des spécialistes en ethnologie animale. Dans son " Le chat révélé " il se livre à étude complète des us et coutumes des matous comme on pourra en juger ici par ce lien :
Supprimerhttp://suite101.fr/article/pourquoi-faut-il-lire-le-chat-revele-de-desmond-morris-a27924#axzz2KDhnd3aM
Merci Thierry pour cet autre regard.
Je connais et j'apprécie ce texte de Buffon qui voit à travers les âmes des chats, ces animaux dont je considère les performances et la dignité haitaine comme des qualités d'extra-terrestres ! Votre photo rend magnifiquement bien cette impression, ce qui m'inquiète le plus chez un chat c'est son incapacité à sourire :-) Tiens je vais ressortir ma collection de photos félines ...vous voyez, eux aussi, ils m'ont hypnotisée :-)
RépondreSupprimer> Saravati, effectivement, au sens propre, le sourire étant lié à un mouvement des lèvres, le chat ne sourit pas. C'est avec les yeux que le chat sourit.
RépondreSupprimerComment ne pas penser au livre magnifique de François Maspero : Le sourire du chat ?
je pensais aussi éthologie
RépondreSupprimer> Thierry, honte à moi, c'est précisément le mot que je cherchais ! Éthologie : étude du comportement animal ou des mœurs. Merci Thierry : je vais pouvoir dormir tranquille, comme un chat...
Supprimerà propos, Pierre : le coq et le chat sont à la même maison?
RépondreSupprimerC'est ça que me semble en voyant les briques de la façade.
> Neyde, effectivement, tout ce monde fait bon ménage dans la même maison. Un peu de patience, et nous la verrons cette maison.
Supprimerje voudrais être chat
RépondreSupprimer> Mémoire du silence, chat au coin du feu, à bonne distance car chat échaudé craint l'eau froide.
Supprimer" De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une. "
Charles Baudelaire, Le chat.
le chat ne joue pas aux dès il ne gagne pas l'éthos
RépondreSupprimer> Thierry, cependant les Égyptiens en avaient fait un dieu mais il cache bien son êthê.
SupprimerUn autre poème, en hommage et épitaphe à son chat disparu, de Joachim du Bellay :
RépondreSupprimerhttp://leslivresdesophie.over-blog.com/article-joachim-du-bellay-epitaphe-d-un-chat-109206198.html
Le chat de la sculpture porte un regard sévère, avec une lueur de courroux, sur le monde qui l'entoure, sur les passants. On se sentirait ... coupable !
> MIdolu, merci du lien et le poème en forme d'épitaphe serait trop long à citer en entier. J'en soustrais ce portrait, charmant et amoureux :
Supprimer" La tête à la taille pareille
Le col grasset, courte l'oreille,
Et dessous un nez ébenin
Un petit mufle lyonin
Autour duquel était plantée
Une barbelette argentée,
Armant d'un petit poil follet
Son musequin damoiselet. "
Du Bellay, Épitaphe d'un chat.
Maspero, oui, et le chat de Cheshire...
RépondreSupprimerJoue-t-on encore à "chat perché" dans les cours d'écoles ?
> Dominique Hasselmann, le chat de Chester ou le sourire du chat.
SupprimerOui, à quoi joue-t-on dans les cours d'école aujourd'hui? Ne soyons pas trop pessimistes, ma petite fille y jouait aux billes. Les cours d'école sont nues, sans arbres ni perchoirs, tout ce qui pourrait nuire à la sécurité. Alors, jouer aux quatre coins ou à chat perché, nenni.
ils sont tous tres jolis,mais j ai un faible pour le corbeau ;o)
RépondreSupprimer> Audrey, il faut constater que son plumage est rendu avec finesse. Ne dirait-on pas que le vent ébouriffe légèrement les plumes ?
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